Aux naufragés de la Méditerranée et de la mer Egée se sont ajoutés ceux de la Manche. Les refoulements s’amplifient aux frontières de l’Union européenne.
Les camps de réfugiés en Grèce ne désemplissent pas. Combien d’êtres humains, ainsi privés d’espoir, bloqués dans un no man’sland ? Dans notre pays, situé au coeur de l’Europe, nous nous sentons bien impuissants ! Et pourtant, en Suisse aussi, à Genève particulièrement, des jeunes migrants, filles et garçons se retrouvent paralysés dans leur parcours de vie et privés d’avenir.
ls sont environ une soixantaine. Nombre d’entre eux se sont vus refuser d’entreprendre ou continuer une formation, de suivre un stage ou d’achever leur diplôme. Pour beaucoup, le rejet de leur demande d’asile est survenu après plusieurs années de scolarité et d’intégration.
Bien que leur renvoi soit souvent inexécutable, ce qui rend leur avenir incertain pour une durée indéterminée, ils n’ont pas le droit de travailler et vivent de l’aide d’urgence. Alors que la majorité sont en Suisse depuis 5 ans et pourraient prétendre à une régularisation.
En 2019, le Grand conseil genevois avait accepté deux motions et une pétition visant l’insertion professionnelle et l’octroi d’un permis de séjour pour les jeunes déboutés qui ne peuvent être renvoyés. Deux ans plus tard, rien n’a changé.
A l’AGORA, nous sommes en relation avec plusieurs de ces jeunes. Quelques uns se sont rendus clandestinement en Grande-Bretagne au péril de leur vie, après avoir fait une première fois naufrage en traversant la Manche. Une fois arrivés, ils ont retrouvé en Angleterre une situation semblable à celle qu’ils avaient quittée.
Beaucoup s’accrochent à leurs projets d’avenir en Suisse. L’énergie qui les habite et leur permet de garder espoir nous force à dénoncer leur situation. Baisser les bras serait mépriser la confiance dans la vie dont ils témoignent. Ce serait nier la force de l’élan qui leur a permis, malgré les dangers et les obstacles rencontrés, d’arriver sains et saufs jusqu’ici.
Comment peut-on empêcher des jeunes d’entreprendre ou de terminer une formation pour les laisser ensuite complètement désœuvrés et livrés à eux-mêmes ? Quelle incohérence !
Comme d’autres associations de la coordination-asile.ge, l’AGORA fait partie d’un groupe de travail qui tente de rendre visible le quotidien des jeunes déboutés et cherche des solutions pour la rentrée scolaire 2022.
Toute personne de bonne volonté et disposée à offrir son soutien à cette cause peut s’adresser à :
Virginie Hours : virginie.hours@cath-ge.ch 078 658 44 18
Nicole Andreetta : nicole@fnpa.ch 079 659 23 95
Plus d’infos : https://coordination-asile-ge.ch/
L’AGORA et le Cercle de silence de Genève, décembre 2021
crédit image: Unhcr – asile