Les cloches qui sonnent sont une invitation à la messe. Comment se préparer à cette invitation ? D’après le livre de l’abbé Pascal Desthieux « Au cœur de la messe » Tout savoir sur la célébration (Ed. Saint Augustin). Extraits librement résumés.
Commençons par le début : notre entrée dans l’église. Quand nous approchons, nous entendons bien souvent le son des cloches. Quand vient l’heure de la messe, les cloches nous invitent à nous mettre en route, à nous préparer à ce grand événement.
Les cloches ont une magnifique fonction : elles sont la voix de Dieu qui appelle ceux et celles qui croient en lui à venir le retrouver. Le son des cloches, bien audible, nous rappelle que la messe n’est pas une réunion secrète à laquelle seuls les initiés seraient convoqués. Tous peuvent venir.
Un artiste disait : « Si je voyais les gens sortir de mes pièces de théâtre avec aussi peu d’effet que je les vois sortir de la messe, j’arrêterais immédiatement de jouer. »
Peut-être que la messe ne produit pas beaucoup d’effet parce que l’on ne s’y est pas préparé. Or, un rendez-vous amoureux, une rencontre importante, un cours à donner, tout cela se prépare. De notre préparation va dépendre notre manière de vivre la messe.
Autrefois, les chrétiens revêtaient leurs beaux habits du dimanche pour aller à la messe. Aujourd’hui, pour ceux qui travaillent la semaine en « costard cravate », c’est plutôt l’inverse : ils s’habillent « cool » le dimanche. Mais là n’est pas l’essentiel, c’est l’esprit qui compte : on pourrait tout simplement s’endimancher le coeur.
Le meilleur moyen reste bien sûr le sacrement de la réconciliation. Il fut un temps où l’on ne pouvait communier sans s’être d’abord confessé. Maintenant, c’est plutôt le contraire, on n’y pense même pas. L’Église le demande pourtant en cas de péché grave.
Voici un autre moyen encore plus à notre portée. Quand on va à l’opéra, surtout si le drame se joue dans une langue que l’on ne maîtrise pas, on lit la présentation de la pièce.
Il est bon de nous préparer à la messe en lisant à l’avance les textes bibliques qui seront proclamés. Une lecture à l’avance permettra d’être plus réceptif à la Parole de Dieu, et plus attentif à l’homélie !
Ensuite, il y a notre entrée dans l’église. La moindre des choses, pour bien se préparer au grand mystère qui va suivre, c’est d’arriver à l’heure.
Et pourtant ! Rares sont les endroits où l’on se permet d’arriver autant en retard qu’à la messe. Pour un beau concert, tout le monde est là avant le début. De même au cinéma. Ne parlons pas du train, du bateau : celui qui arrive en retard est bon pour attendre le suivant. Nous verrons l’importance du début de la célébration, qui permet à l’assemblée de se constituer, de faire Église. Cela n’a pas beaucoup de sens d’arriver après ces moments constitutifs.
Le mieux est encore d’arriver 5, 10 ou 15 minutes avant que la messe commence ? Il est bon de se préparer, dans la prière, à ce grand rendez-vous. !
Nous allons voir maintenant comment l’Église non seulement se rassemble, mais aussi se constitue de manière visible par la célébration de la messe.
Le terme Église signifie : « assemblée de ceux qui ont été convoqués, appelés depuis l’extérieur ». Faire Église, ce n’est donc pas d’abord se rassembler entre amis, former une association, une amicale dont les membres se choisissent eux-mêmes, mais c’est répondre à un appel, à une convocation.
Le cardinal Henri de Lubac, grand théologien du Concile Vatican II*, avait eu cette formule admirable : « C’est l’Église qui fait l’Eucharistie, mais c’est aussi l’Eucharistie qui fait l’Église. »
Cela nous semble assez évident : c’est l’Église rassemblée, emmenée par ses pasteurs, qui célèbre l’Eucharistie. Au coeur de toutes les préoccupations pastorales, sa mission est de continuer à faire mémoire de l’offrande du Christ, son Corps livré et son Sang versé pour que nous ayons sa Vie comme il nous l’a demandé.
Comment l’Eglise serait-elle l’« assemblée de ceux qui ont été convoqués » si elle ne se rassemblait pas ? Pourtant, combien de fois n’entendons-nous pas : « Je suis croyant, mais pas pratiquant » ? Ou bien : « Je préfère venir prier dans une église quand il n’y a personne. » Mais comment se dire membre d’une Église sans participer à son assemblée du dimanche, jour de la résurrection ? Lors des journées mondiales de la jeunesse (JMJ), un jeune demanda s’il était toujours obligatoire d’aller à la messe. L’évêque répondit : « La messe, ce n’est pas obligatoire, c’est vital ! »
Le livre « Au coeur de la messe » est disponible à la vente aux éditions Saint Augustin. Au cœur de la messe ISBN 978-2-88926-264-9 222 pages, 29 CHF / 22 €. Lien pour plus d’information
Retrouvez les autres chapitres du livre ICI
Crédit image des cloches : ©DR
SD&C, janvier 2025