Aujourd’hui nous vous présentons le portrait de Mme Silvana Rossi, bénévole en paroisse dans l’Unité pastorale genevoise de l’Aire et cela depuis presque un demi-siècle !
Silvana accueille le jour en même temps que son lever, me dit-elle en réponse à la question pourquoi vous levez-vous le matin. La lumière vient chatouiller mon regard à travers la fenêtre et donc : il faut se lever, il faut bouger, aller de l’avant dit-elle avec son petit accent tessinois et le ton assuré de sa voix. Le matin, relève Silvana avec profondeur, c’est comme une renaissance. J’y inscris le bon souvenir de mes parents que j’accompagne de cette invocation : « Mon Dieu d’amour et de tendresse. » La journée ainsi appréhendée ne peut être que légère, souligne-t-elle avec conviction. Chaque jour Silvana nourrit l’espoir qu’elle soit faite de : Sa volonté !
A l’entrée de la maison, je vois un légume qui me paraît ressembler à un brocoli géant. Je fais part à Silvana de ma découverte. Elle commence alors à me raconter l’histoire, non pas du brocoli, mais du « chou kale ». Avec passion elle m’explique comment elle en avait entendu parler, comment elle s’est mise à le rechercher et comment cet étrange légume est arrivé dans son jardin. Il fait partie de ces légumes anciens, riches en qualités nutritionnelles, qui se sont perdus. Et donc, bien avant qu’il soit vulgarisé sur nos marchés il avait déjà pris place dans le jardin de Silvana. Elle aime faire revivre ces choses qui sont anciennes et cherche à mettre sur la table des aliments bons pour la santé. Sa curiosité l’amène à lire énormément et si elle tombe sur un sujet qui suscite chez elle un intérêt, elle va remuer ciel et terre pour obtenir ce qu’elle veut. Lorsqu’elle parle de la nature, et surtout des arbres, son visage s’illumine. D’ailleurs, à la belle saison, ce sont les citronniers, dont Silvana fait la culture, qui ont la primauté de sa visite.
En visite régulière chez son frère à Genève, elle a fini par y rester pour se marier avec Mario. Elle a 23 ans. C’est à l’école ménagère que Silvana a tout appris. A l’époque c’était une voie de formation pour les filles. Dans le quotidien de son ménage elle a continué à affiner et à approfondir ses connaissances. Femme sensible et pratique à la fois, elle a le sens des belles choses bien arrangées et bien faites. Rien n’est laissé au hasard, tout a une histoire.
La vie coule calmement avec beaucoup de chance et d’opportunités, et aussi avec insouciance, dit-elle. C’est peut-être parce que je vois les choses avec les yeux de la joie !
Jusque-là installée dans une certaine tranquillité, Silvana se laisse surprendre par l’appel de l’Eglise. Amenant son fils pour l’inscrire au caté, c’était le temps du curé Pierre Vermot, connu pour son autorité naturelle, elle se retrouve avec un livre dans la main et inscrite, sans discourir, comme catéchiste. Elle n’a pas fait l’exception de celle qui doute… je ne suis pas capable … etc… Mais avec la curiosité qu’on lui connaît maintenant, Silvana a accueilli cette proposition comme une chance pour s’instruire et se nourrir de cette foi qui l’habitait déjà. Si cela a été de l’éveil à la foi pour les enfants, elle l’a vécu pour elle-même comme un réveil de la foi, comme une révélation.
Connaissant la bonté sans faille de Silvana, le curé Vermot lui amène des sacs à l’odeur forte de sacristie ! Elle en parle comme si le souvenir de cette odeur lui remontait dans les narines. Elle accepte alors la proposition de s’occuper du linge de sacristie et laisse la catéchèse. Progressivement s’ajoutera le service des fleurs resté à l’abandon. Pour permettre à une vocation de naître, raconte Silvana, un bouquet de fleurs est resté sans soin pendant plusieurs semaines, alors j’ai fini par craquer. Silvana a dû s’adapter aux différents caractères et aux besoins et désirs des curés qui sont passés à Plan-les-Ouates. Au fur et à mesure qu’elle raconte, de nombreuses anecdotes lui remontent, et c’est du bonheur accumulé. …
Durant un temps, secondée par Henriette Balzan top tôt disparue, Silvana a assuré cet engagement avec une fidélité de plus de 45 ans. En suivant le rythme de la liturgie, les paroissiennes et paroissiens ont pu goûter des yeux une église fleurie avec amour et foi. C’était ma façon de prier le Seigneur, de prier Marie et de ressentir leur présence, relève Silvana. Le jour où elle a reçu les clés de l’église, cette dernière est devenue pour elle comme une deuxième maison. C’est avec satisfaction qu’elle les a rendues : ce que j’ai donné au Seigneur, il me l’a rendu.
Merci à Silvana pour son engagement de bénévole en paroisse !
Témoignage d’une bénévole en paroisse recueilli par Catherine Menoud, paru sur le site de l’Unité pastorale Rives de l’Aire