Moment d’approfondissement, de prière et de privation en préparation à la fête de Pâques, le Carême fait référence aux quarante jours de jeûne de Jésus-Christ dans le désert. Il invite le chrétien à se détacher des biens matériels pour faire silence en lui et être plus réceptif à la Parole de Dieu.
L’abstinence en eau et en nourriture peut être très difficile. Il est donc important de ne pas imposer brutalement à son organisme un régime contre nature, mais de le faire par étapes.
La Campagne œcuménique Action de Carême et Pain pour le prochain met à votre disposition des fiches de conseils et d’indications pratiques. Par ailleurs, il existe dans toute la Suisse Romande une cinquantaine de groupes de jeûne qui peuvent vous accompagner dans votre démarche. Des animatrices et animateurs spécialisés sont à vos côtés dans cette expérience à la fois corporelle, spirituelle et solidaire
La pratique du jeûne était tombée en désuétude au cours du XXe siècle, mais elle connaît aujourd’hui un nouvel essor. Dans notre société de consommation, cet essor s’explique par le désir de retrouver une sobriété heureuse qui incite au partage avec les autres et avec la création, une sobriété également plus respectueuse de la planète.
Un document de la Campagne œcuménique Action de Carême et Pain pour le prochain souligne trois dimensions du jeûne. Il répond autant à des besoins de l’âme qu’à des besoins du corps et à des besoins de la vie en société.
Quand le corps reçoit moins de nourriture, il doit puiser dans ses propres réserves et cela entraîne un bien être général. Le fait qu’il libère l’énergie qu’il utilise habituellement pour la digestion procure une sensation de liberté. Tout se passe comme si le corps et l’âme se mettaient sur le mode « alimentation intérieure ».
Le jeûne conduit à un état de conscience supérieure qui transcende la spiritualité. Jeûner aide à mieux percevoir la création et apporte un sentiment d’harmonie qui permet de vivre plus consciemment le moment présent. Ce sentiment agit contre le désespoir et la résignation et mène à la paix intérieure.
Renoncement volontaire, le jeûne nous rend plus ouvert à la réalité des autres. En permettant à notre corps de vivre le manque et la faim, il nous rend plus solidaire de ce que vivent des millions de personnes à travers le monde. Il est une véritable prise de conscience de notre relation à l’alimentation et aux biens matériels, mais aussi à l’Humanité et au Divin.
Le jeûne du Carême peut aussi être un jeûne pour la Terre qui contribue à «la sauvegarde de la maison commune ». Lors de la célébration de la messe de la nuit de Noël, notre pape François a eu ces mots très forts qui peuvent nous guider dans notre façon de nous détacher des biens matériels pour mieux vivre notre Carême : « Dans une société souvent éprise de consommation et de plaisir, d’abondance et de luxe, d’apparence et de narcissisme, Lui nous appelle à un comportement sobre, c’est-à-dire simple, équilibré, cohérent, capable de saisir et de vivre l’essentiel ». Le jeûne ne signifie pas nécessairement de se priver de nourriture… c’est apprendre à être heureux avec moins.
Les catholiques sont invités à marquer le Carême en se privant d’une chose qu’ils aiment et pas nécessairement de nourriture. Ainsi, éloigner sa télévision ou son smartphone, arrêter le café ou le chocolat, renoncer à fumer ou à boire de l’alcool… sont autant de petites privations qui peuvent être la façon personnelle de chacun de vivre son Carême.