Emmenés par notre évêque, nous étions une dizaine d’agents pastoraux et administratifs du diocèse à nous rendre récemment à Paris pour deux journées de formation dans le cadre de la troisième édition du Diplôme universitaire (DU) Abus et Bientraitance : Ecouter, accompagner, prévenir – à l’Institut Catholique de Paris, un co-enseignement avec le Centre Catholique Romand de Formations en Eglise (CCRFE). Ce parcours formatif interdisciplinaire à raison de 2 jours par mois d’octobre à mai a réuni 12 autres participants du contingent suisse, ayant rejoint une vingtaine de personnes venant de France : laïcs, religieuses et religieux, prêtres aussi, qui ont salué la présence d’un évêque avec toute son équipe.
Il y a deux mois, j’évoquais le tsunami ayant frappé notre Eglise en septembre 2022 à la suite de la publication de l’enquête demandée par les instances suisses de l’Eglise catholique romaine sur les abus commis en milieu ecclésial. Nous pouvions nous y attendre, certes, puisqu’en France par exemple, la publication du rapport accablant de la CIASE (Commission indépendante sur les abus sexuels dans l’Église) avait déjà suscité devives réactions une petite année auparavant.
Notre diocèse n’a pas attendu les résultats de l’enquête pour être proactif en termes d’écoute, de dénonciation et de prévention, notamment avec l’établissement de la Commission diocésaine « Abus sexuels dans le contexte ecclésial » (CASCE), la collaboration avec les structures suisses et l’Etat, les cours ESPAS (association engagée auprès des enfants et des adultes concernés par les abus sexuels) dont ont bénéficié l’ensemble du personnel engagé par l’Eglise catholique romaine et les bénévoles en catéchèse, tout en signant une charte contre les abus sexuels, dont une version portant sur les abus en général sera proposée bientôt.
Le DU s’inscrit dans cette logique d’une tolérance zéro : ce ne sont pas que des mots, mais bien une réalité vécue avec humilité et sérieux.
La notion d’abus pose la question des relations. L’ajustement des postures est le travail de tout chrétien, et nous sommes invités, comme l’aime à dire Christian Salenson, prêtre du diocèse de Nîmes et directeur de l’Institut de Sciences et Théologie des Religions (ISTR) de L’Institut catholique de Méditerranée à Marseille, à être ‘cruciformes’, soit à épouser à sa suite la posture du Christ sur la croix, embrassant ciel et terre.
Que le Seigneur nous vienne en aide pour entrer dans ses traces et qu’il nous permette de participer humblement au salut du monde pour sa gloire.
Fabienne Gigon
Représentante de l’évêque pour la Région diocésaine Genève
novembre 2024
Fabienne Gigon
Représentante de l'évêque à Genève