140 ans après son décès, la couturière fribourgeoise Marguerite Bays (1815-1879) sera proclamée sainte par le pape François dimanche prochain 13 octobre à Rome.
De nombreux pèlerins suisses se rendront en pèlerinage dans la Ville éternelle pour participer à cet événement. L’occasion est en effet rare. Très peu de Suisses ont été béatifiées ou canonisées.
Vous ne faites pas partie des pèlerins ? Vous avez néanmoins la possibilité de suivre en direct la messe de canonisation. Présidée par le pape François, la célébration sera commentée sur RTS 2, entre 10h15 et 11h45 par Bernard Litzler et Emmanuel Tagnard.
Aux côtés de la Fribourgeose, quatre autres figures du catholicisme seront canonisés ce même dimanche, la brésilienne, Dulce Lopes Pontes, l’italienne Giuseppina Vannini, l’indienne Maria Teresa Chiramel Mankidiyan et le cardinal britannique John Henry Newman.
Pour Marguerite Bays, il s’agira d’une deuxième canonisation ou presque: ses contemporains l’avaient en effet déjà déclarée sainte !
Marguerite décède le 27 juin 1879 à 15 heures. A son enterrement – précise le site www.marguerite-bays.ch – l’église était comble comme aux jours de fête. Malgré la grande foule présente, les obsèques furent modestes. Avant qu’on descende le cercueil dans la tombe, les personnes présentes cherchaient à toucher le cercueil avec leur chapelet parce qu’elles avaient confiance. Le fossoyeur, après avoir arrangé la tombe, déclara : « on a enterré une sainte ».
Au cimetière de Siviriez, sur la pierre de sa tombe, il et écrit: : « Elle a vécu en faisant le bien. Son souvenir restera béni. Vénérée sœur, chère et tendre Marraine, n’oubliez pas ceux que vous avez laissés sur la terre ». Pendant les trois jours qui précèdent les funérailles, la foule défile devant son cercueil installé dans sa chambre.
Humble femme laïque, la couturière de Siviriez incarne la sainteté au quotidien.
Née un 8 septembre 1815, elle est la deuxième d’une famille d’agriculteurs de sept enfants. Joyeuse de nature, Marguerite se sent néanmoins très vite attirée par la prière dans la solitude et le silence vaillant. Tout le monde pensait qu’elle se destinerait à la vie religieuse, mais telle n’était pas sa vocation. Elle vivra de son métier de couturière tout en embrassant la vie de célibat choisi dans la chasteté. Marguerite s’occupe des malades, des enfants et des plus pauvres. Comme couturière, elle les rhabillait parfois à neuf.
Elle guérit d’une tumeur le 8 décembre 1854 – jour de la proclamation du dogme de l’Immaculée Conception. Peu après, elle reçoit les stigmates dans ses mains, ses pieds et sa poitrine. Elle ne se déplace plus dans les fermes, mais elle continue à travailler et les gens viennent lui apporter du travail chez elle.
A partir de 1878, Marguerite est fortement affaiblie et passe de longues périodes alitée. Le 27 juin 1879, elle vit une dernière fois la passion mais n’en reviendra pas.
Selon Martial Python, curé de Romont et biographe de la sainte, « Marguerite a beaucoup de choses à nous dire ».
« Avec internet et les réseaux sociaux, on perd les relations humaines et on oublie de s’entraider. Marguerite nous rappelle la nécessité d’agir pour les gens qui nous entourent », souligne Martial Python dans une interview à La liberté.
Il rappelle que Marguerite était laïque franciscaine. « Couturière, elle allait de ferme en ferme et elle recueillait les confidences au sujet de la misère, de l’alcoolisme, des femmes battues, de la maltraitance des enfants illégitimes ». La couturière s’occupait de ces enfants. Elle leur rendait leur dignité ».
Avec Marguerite Bays, la Suisse compte désormais trois saints. Marguerite rejoint Nicolas de Flue (1417-1487), saint patron de la Suisse, et la religieuse Maria Bernarda Bütler 1848-1924).*
Pour plus d’informations
https://www.cath.ch/newsf/marguerite-bays-la-vie-dune-sainte/
https://www.marguerite-bays.ch/