Le carême, un temps privilégié pour se ressaisir…
Dieu nous aime en Jésus Christ, nous sommes appelés à la vie, par-delà nos épreuves, nos manquements, nos échecs et nos questionnements.
Grâce à une controverse entre des scribes légalistes et Jésus, on comprend mieux la nécessité de purifier son cœur si l’on veut avoir des comportements qui plaisent à Dieu. L’ablution des mains purificatrice est un rite religieux et hygiénique indispensable, mais face à ses interlocuteurs axés sur les apparences, Jésus tient à rappeler que l’essentiel ne peut être limité à une purification physique! La véritable urgence, dit Jésus, c’est d’assainir sa conscience.
Car dit-il, c’est du fond du cœur que proviennent les attitudes qui font de notre vie quotidienne ce qu’elle est, en bien ou en mal…Pour Jésus, il y a beaucoup plus à purifier au fond de l’être humain qu’à la surface des mains: toute malveillance, toute méchanceté, tout égoïsme, rendent l’homme plus impur que des bactéries superficielles. La vraie pureté que Dieu attend, c’est la disposition du cœur, l’aptitude à se rendre plus proche de lui et plus proche des autres.
C’est seulement par ce travail sur nous-mêmes, comme dans la parabole du semeur, que le terrain intérieur de notre vie peut produire un fruit perceptible à l’extérieur. En ce temps du carême, nous voici ramenés à l’intériorité, ce lieu intime en chacun de nous où nous pouvons nous construire en vérité, parce que notre relation à Dieu est vivante, et qu’elle nous éclaire, qu’elle nous fortifie : en nous remettant en question, cette Parole rédemptrice nous encourage à devenir jour après jour ce que nous sommes dans le coeur de Dieu. Saisissons l’opportunité de ces quarante jours pénitentiels pour nous laisser transformer intérieurement dans la perspective de Pâques.
Abbé Alain René Arbez, Avril 2025