En ce mois de septembre, nous ne commémorons pas seulement le bicentenaire du rattachement du canton de Genève au diocèse de Lausanne[1]. Nous nous souvenons aussi que, 100 ans plus tard, le jeune Maurice Zundel, fraîchement ordonné le 20 juillet 1919 à l’âge précoce de 22 ans, a commencé son ministère de prêtre comme vicaire à la paroisse Saint-Joseph de Genève.
Dès son arrivée, il s’est démené sans compter dans ce quartier populaire des Eaux-Vives : visites des malades et des pauvres, catéchismes, confessions, entretiens personnels, aumônerie des étudiants. On lui confie un patronage de jeunes filles. Le jeune abbé leur montre que l’être humain est appelé à faire naître Dieu en lui chaque matin. Il leur donne des conférences de haute portée, et leur parle librement, y compris de la sexualité. Cette liberté ne plait pas à tous. Zundel est dénoncé et doit quitter Genève en 1925, envoyé à Rome pour poursuivre des études.
J’ai découvert Zundel en lisant « Émerveillement et pauvreté », dans lequel il décrit un Dieu « pauvre » car il donne tout et ne garde rien pour lui. Le Père est tout entier tourné vers le Fils, le Fils vers le Père, le tout dans la respiration de l’Esprit. Pour Maurice Zundel, la Trinité nous délivre de l’épouvantable cauchemar d’un Dieu « pharaon », solitaire, centré sur lui-même. Au contraire, Dieu Trinité est amour, don, communion, qui nous invite à aimer et nous donner. La pensée de Zundel continue à inspirer de nombreux contemporains.
En ce temps de rentrée, je vous souhaite une bonne reprise de toutes les activités pastorales.
Abbé Pascal Desthieux, vicaire épiscopal
[1] Avec un pèlerinage des Genevois à la cathédrale de Fribourg le dimanche 8 septembre, et une conférence historique le vendredi 20 septembre à 18h30 à l’Uni Bastions. eglisecatholique-ge.ch/bicentenaire