Avec la procession d’entrée, la messe commence par une marche ! Quel est le sens de cette procession et du chant qui l’accompagne ? Et pourquoi les couleurs des habits des habits des célébrants changent au fil de l’année liturgique ? Toutes les réponses avec le résumé du troisième chapitre du livre de l’abbé Pascal Desthieux Au coeur de la messe Tout savoir sur la célébration (Ed. Saint Augustin).
La messe commence par une procession d’entrée accompagnée d’un chant.
Qu’elle soit solennelle, remontant depuis le fond de l’église avec des servants de messe portant la croix, l’encens et des bougies, ou qu’elle soit très sobre, réduite aux quelques mètres qui séparent la sacristie de l’autel, la procession d’entrée a une signification magnifique : nous sommes en marche, à la rencontre du Seigneur.
Il arrive, lors des fêtes de la Présentation de Jésus au temple, des Rameaux et de la Vigile pascale, que toute l’assemblée entre en procession dans l’église. Lors des autres messes, on peut dire que le prêtre et les servants représentent la communauté rassemblée, car ce n’est pas la messe du prêtre, mais bien celle de tous les fidèles. Ils ne restent pas passifs, puisqu’ils se lèvent et chantent.
Le but du chant d’entrée est « d’ouvrir la célébration, de favoriser l’union des fidèles rassemblés, d’introduire leur esprit dans le mystère du temps liturgique ou de la fête, et d’accompagner la procession du prêtre et des ministres ».
Le chant d’entrée est un acte liturgique auquel chacun s’associe pour former l’assemblée eucharistique. Nous venons d’horizons différents, et voilà que nous chantons ensemble les mêmes paroles sur les mêmes notes et en rythme. N’est-ce pas un beau symbole de notre rassemblement communautaire ?
Le chant d’entrée est choisi en fonction de la fête célébrée, du temps liturgique ou encore du thème des lectures bibliques du jour. Il nous prépare ainsi à ce que nous allons célébrer et aux lectures que nous allons entendre, et nous en donne la signification profonde.
La procession s’avance dans l’église. Nous remarquons que les servants de messe et les ministres ordonnés sont revêtus d’habits particuliers, selon leur fonction. La liturgie n’est pas un acte ordinaire ; elle demande l’usage de vêtements dont la fonction est de montrer à tous l’importance des gestes « divins » qui vont être posés.
Les servants de messe, ainsi que les ministres, sont tous revêtus d’une aube. Du latin alba, « vêtement blanc », l’aube est le signe de la résurrection, de la vie nouvelle qui nous vient du Christ. Parler d’une « aube blanche » est un pléonasme, car aube signifie déjà « vêtement blanc » !
Celles et ceux que l’on voit en aube dans le choeur sont les servants de messe, qui exercent différentes fonctions. Les voici par ordre d’arrivée dans la procession d’entrée.
La procession s’ouvre avec les thuriféraires (encnes), suivis du porte-croix, signe que Jésus nous ouvre le chemin et nous invite à le suivre, entourée par les cierges allumés car la lumière nous guide sur le chemin, portés par les porte-flamberges. Suivent les autres servants, que nous pouvons appeler acolytes.
Enfin, quand la messe est présidée par un évêque, les porte-insignes marchent derrière lui pour être à même de recevoir et de présenter rapidement la mitre, la crosse et le missel.
Parmi les ministres ordonnés, il y a des diacres, des prêtres et des évêques. Comment les reconnaître ? Le diacre, dont le nom signifie « serviteurs diacre porte, sur l’aube, l’étole en diagonale et éventuellement la dalmatique ; le prêtre est revêtu de l’étole et de la chasuble ; l’évêque est coiffé d’une mitre, tient une crosse et porte un anneau à la main droite et une croix épiscopale sur la poitrine.
© Hélène VDB
Un peu comme la couleur des arbres, qui change selon les saisons, les couleurs liturgiques marquent les temps de l’année liturgique. Elles signalent aussi les fêtes que nous vivons. Par exemple, le blanc qui est, comme nous l’avons vu, la couleur de la résurrection, on le revêt à Pâques et au Temps pascal. Couleur de la fête, on l’utilise également à Noël et au Temps de Noël, ainsi qu’à toutes les fêtes de la Vierge Marie, des anges et des saints qui ne sont pas martyrs.
Le rouge évoque le sang et le feu de l’Esprit Saint. Couleur du sang, il est utilisé pour le Dimanche de la passion (Rameaux), le Vendredi saint et la Croix glorieuse, ainsi que pour les fêtes des saints qui ont versé leur sang en martyrs.
Le violet est la couleur de l’imploration. On le revêt durant les Temps de l’Avent et du Carême, ainsi que pour les célébrations pénitentielles, le sacrement de la réconciliation, l’onction des malades et les offices des défunts. Deux fois dans l’année, on peut utiliser du rose : le troisième dimanche de l’Avent
Le vert, du latin viridis, « verdoyant », issu du verbe vivere, « vivre », et par extension « être vert, florissant » est la couleur liturgique du Temps ordinaire ; on le porte quand il n’y a aucune autre fête ou temps spécial. La couleur verte évoque la croissance de l’Église, grâce à la sève donnée par Dieu.
Le but de la procession d’entrée est l’autel, la table sainte sur laquelle la messe va être célébrée. Avez-vous remarqué que les ministres s’inclinent devant l’autel ? Plus encore, avant même d’ouvrir la bouche, la première action du célébrant est de l’embrasser. Il va même l’encenser.
Autel traduit le latin altare, qui vient d’altus, « élevé ». L’autel est un repère pour le fidèle : sur lui est rappelée l’offrande du Fils unique ; sur lui est partagée la nourriture d’éternité.
L’autel est bien le lieu par excellence où Dieu et l’homme se rencontrent et s’unissent. Le lieu où Dieu vient vers l’homme et où l’homme va vers Dieu. Lieu du sacrifice, l’autel est aussi le lieu du repas. Il est la table à laquelle les enfants de Dieu viennent se nourrir et boire.
Dans la nouvelle Alliance, l’autel prend une dimension nouvelle : il est identifié au Christ lui-même.
Le Christ se présente lui-même comme la pierre angulaire et l’autel est bien la pierre centrale qui représente le Christ lui-même. L’autel est ainsi fait habituellement en pierre ou contient une pierre. Sa forme rectangulaire est celle du tombeau,. Cela pour rappeler la tombe vide du matin de Pâques et donc évoquer la résurrection.
Texte d’après le livre de l’abbé Pascal Desthieux Au coeur de la messe Tout savoir sur la célébration (Ed. Saint Augustin). Extraits librement résumés.
Les chapitres précédents sont disponibles ICI
SD&C- ECR, février 2025
Crédit image au début de l’article: ECR