En temps de confinement, le besoin de lien, de soutien spirituel et de contact avec l’Église est important pour de nombreux hommes et femmes qui ont composé le numéro de la permanence téléphonique ouverte de l’Église catholique romaine à Genève. Beaucoup ont plus de 65 ans et sont plus ou moins confinés à la maison. Jour après jour, ce service est à l’écoute de leurs besoins. La permanence téléphonique, ouverte tous les jours de 10 h à 19 h dans le cadre de la crise sanitaire actuelle, répond à toute demande. Au bout du fil, Mme Mercedes Lopez, de l’équipe pastorale du Vicariat.
Le numéro d’appel de la permanence téléphonique a été annoncé sur le site le 18 mars. Mais, j’ai commencé à recevoir beaucoup d’appels surtout après l’envoi de la lettre rédigée par le Vicaire épiscopal, l’abbé Pascal Desthieux, pour manifester la proximité de l’Église en ce temps de crise. Tous les foyers catholiques du canton dont nous connaissons l’adresse postale ont reçu la lettre vers la fin du mois de mars. Le numéro de la permanence téléphonique y était indiqué et de très nombreuses personnes ont appelé juste pour remercier l’abbé Desthieux pour cette lettre etpour ses vœux de Pâques.
Des hommes ou des femmes nous appellent. Ils ont besoin de parler à un prêtre ou souhaitent un contact pour une confession, pour recevoir la communion ou encore un renseignement sur les dispositions à prendre pour un baptême ou un mariage, alors que les célébrations sont interdites.
Ces derniers temps, se manifestent également des personnes déstabilisées par cette situation. Parfois elles demandent une simple écoute, parfois elles ont des demandes plus précises. Selon les besoins, je les fais rappeler par un prêtre, un agent pastoral ou la paroisse. Des personnes en deuil, qui ont perdu un parent ou un ami, ont besoin d’en parler ou de recevoir des informations pour organiser les funérailles. Le plus souvent, les appels arrivent le matin ou en soirée. Le nombre varie, de quatre à plus de dix par jour.
Plusieurs appels concernent la reprise des messes, il y a un manque qui s’exprime. Certains n’ont pas accès à internet pour suivre les messes en ligne, d’aucuns n’ont même pas la télévision, mais seulement la radio. Je les renseigne autant que possible. Je leur explique aussi que la date de la reprise des messes ne dépend pas de nous, mais des autorités fédérales qui doivent encore se prononcer en la matière.
Oui. Des personnes nous contactent, car ils ont besoin d’une aide matérielle, ou un petit service. Une dame a par exemple souhaité recevoir les homélies du pape, une autre a proposé son aide. D’aucuns souhaitent prendre des nouvelles du prêtre de leur paroisse.
Je me sens utile et touchée par la confiance que ces personnes me témoignent. Souvent, il s’agit simplement d’être à l’écoute. Des personnes parlent de leur parcours de vie, de ce qu’elles vivent. Parfois, elles expriment une solitude. Une dame m’a confié qu’elle s’était éloignée de l’Église, mais qu’elle sentait le besoin de revenir. C’est une richesse de pouvoir être à l’écoute. C’est un moment de partage, une relation. À ceux qui me laissent leur adresse, j’écris des cartes pour manifester notre proximité.
En raison du coronavirus, le Vicariat épiscopal est fermé au public jusqu’à nouvel avis et le personnel travaille à domicile. Une permanence téléphonique pour les affaires courantes est néanmoins active le matin de 8h30 à 12h30 du lundi au vendredi. C’est Liliana Buendia qui répond et transmet les appels. « Les personnes apprécient de savoir que la centrale est active, explique Mme Buendia, et de temps en temps des fidèles appellent pour demander si nous allons avoir des messes bientôt ».