« C’est un peu l’école mais en drôle ». La petite Rachelle* résume ainsi sa participation au camp d’été proposé aux enfants par la paroisse Sainte-Clotilde dans le quartier de La Jonction. En juillet et août, plus de 50 enfants de toutes origines, dont de nombreux Ukrainiens ayant trouvé refuge en Suisse, ont pris part aux deux camps gratuits de trois semaines, organisés par la paroisse. Au menu, des activités formatives, sportives, des sorties culturelles, des repas et des collations partagées.
Du lundi au vendredi de 8h00 à 17h00, les enfants sont encadrés par des bénévoles de la paroisse. En cette fin de matinée, l’ambiance est celle d’une grande ruche où tout le monde s’active. Le cours de robotique est en train de se terminer par un jeu de guidage à distance, tandis qu’à la cuisine des hommes et des femmes de tout âge et tous horizons apportent la dernière touche au repas alors que d’autres dressent les tables. Tout est organisé dans les moindres détails.
Fabrice, membre du comité de la paroisse et expert en informatique, explique le fonctionnement : « Nous avons un membre du comité responsable, chargé des décisions importantes, et deux coordinateurs de la journée : moi je m’occupe du matin. L’après-midi ce sera Liliana, également membre du comité de la paroisse, qui s’est également occupée de toutes les inscriptions. Il y a un magnifique engagement », observe-t-il.
Les matinées du camp se déroulent avec des activités de formation (électronique, informatique, vidéo, etc.). L’après-midi, après le repas, « nous proposons des activités sportives et culturelles. Nous sommes allés à la piscine, au bowling, dans des musées et la semaine prochaine nous irons visiter la caserne des pompiers », explique Jean Noel Golay, secrétaire de la paroisse.
Environ la moitié des enfants – entre 8 et 17 ans – qui fréquentent les camps sont Ukrainiens et ce n’est pas un hasard. Depuis le début de la crise, la paroisse Sainte-Clotilde s’est mobilisée en faveur des victimes du conflit. Notamment, par la collecte et l’acheminement de biens de première nécessité dans le pays et en favorisant des solutions de logement pour les familles arrivées à Genève.
La formation du matin est assurée par des professionnels et autres personnes compétentes dans le domaine. Un travail rémunéré. Il s’agit souvent de jeunes étudiants, comme Hélène : « Je propose des activités informatiques. Ce matin nous avons fait les mots de passe. C’est de l’enseignement, mais nous essayons de le faire de façon ludique. Nous travaillons en petits groupes, en jonglant entre différentes langues ! »
« Je suis motivée par la transmission des connaissances », explique cette jeune étudiante (22 ans) de la Haute école de gestion. Son père et son frère sont également engagés dans l’aventure. « C’est une belle expérience, qui fait sens. J’espère que les enfants peuvent se changer les idées et apprendre des choses », observe-t-elle. C’est le moment du repas et les enfants prennent place dans la grande salle et posent devant mon appareil photo.
Sandra Golay, présidente de la paroisse, est présente. Ce matin, elle a invité Fabienne Gigon, future Représentante de l’évêque pour la Région diocésaine de Genève. « C’est une belle collaboration, une magnifique opportunité de formation, de découverte et d’intégration. Et le repas est délicieux ! », s’exclame Fabienne. Parmi les convives, se trouve également le père Miguel Dalla Vecchia, curé modérateur, toujours présent pour accompagner et soutenir les initiatives solidaires de la paroisse.
« Les camps sont totalement gratuits. Ce sont surtout les enfants de familles avec peu de moyens. Il y a des enfants qui viennent d’assez loin, de Versoix et de Morges, mais aussi des enfants du quartier…il y a eu très peu de défections et toutes étaient motivées », souligne Fabrice.
« Il y a de belles amitiés, après les premiers jours les enfants se mélangent. La barrière de la langue est vite dépassée, ils arrivent à communiquer entre eux et ils jouent ensemble à la pause », remarque Liliana.
A l’heure du café, Marie-Thérèse, une des nombreuses bénévoles occasionnelles, arrive à la table de la paroisse. Ainée de la paroisse, elle est disponible pour toutes sortes de coups de main, à la cuisine ou ailleurs. Et avec le sourire !
C’est déjà l’après-midi, le temps des activités ludiques, culturelles et sportives. Des groupes d’enfants partent dans la cour où des jeux sont proposés. « Il fait chaud, n’oubliez pas de boire », lance un bénévole.
Au début du camp, les enfants ont signé une charte où ils s’engagent à respecter le matériel, les autres, à s’écouter et à goûter à tout lors des repas. Les parents sont régulièrement invités. Un des buts de ces camps ouverts à toutes et tous est en effet de favoriser les rencontres, en tissant des liens entre familles de différents horizons.
*Prénom d’emprunt
Texte et images SD&C, août 2022