L’été passé, j’ai célébré les funérailles d’un oncle et d’une tante, décédés à quelques jours d’intervalle. La célébration a eu lieu dans un petit village de la Creuse, où mes cousins ont hérité d’une maison familiale. On imagine assez bien ces petits villages avec peu d’habitants, et une nouvelle paroisse avec de très nombreux clochers. Deux ans plus tôt, j’avais enterré un oncle, en compagnie d’un vieux curé qui habitait dans le secteur. Entre temps, celui-ci a eu la mauvaise idée de prendre sa retraite… il faut dire qu’il avait dépassé les 96 ans !
Il n’y a maintenant plus de messe à Champagnat, excepté pour des mariages ou des enterrements. La sacristie est un lieu de désolation, rempli de toiles d’araignées. Elle ne contient pas la moindre hostie pour célébrer la messe… Quel dommage de voir cette église presque abandonnée. Et pourtant, il y a certainement des croyants et des chrétiens dans ce village.
Les paroissiens ne vont à l’église que pour la messe dominicale
Il me semble que l’un des problèmes est que l’on a réduit le rassemblement communautaire des chrétiens à la messe dominicale. Les paroissiens ne vont à l’église que pour la messe dominicale. S’il n’y a plus de messe, eh bien on n’y va plus… Je pense aux paroisses des villages de notre campagne genevoise : il ne faudrait pas qu’elles se meurent de la même façon. Dans une vie paroissiale, il ne devrait pas y avoir que la messe de dimanche. L’expérience inédite de ce printemps et de ces onze dimanches sans célébrations publiques nous ont rappelé que la vie paroissiale ne se réduit pas à la messe dominicale, même si celle-ci reste centrale. On peut se réunir dans l’église pour un groupe de prière ou un partage de la Parole, pour prier un chapelet, pour célébrer les laudes ou les vêpres, pour accueillir et aider des personnes en difficulté. Ainsi, on fait vraiment communauté.
Et vous, allez-vous à l’église seulement pour la messe dominicale ?
Abbé Pascal Desthieux
Vicaire épiscopal
Billet du mois Octobre 2020