Le dimanche de la Divine Miséricorde, fixé il y a 21 ans par saint Jean-Paul II au deuxième dimanche de Pâques, est célébré ce 16 avril 2023. Mais qu’est-ce que la miséricorde ?
La miséricorde est une attitude caractéristique de Dieu : « Il n’est qu’amour et miséricorde », disait Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus.
En effet, « la miséricorde c’est l’acte ultime et suprême par lequel Dieu vient à notre rencontre » et « le chemin qui unit Dieu et l’homme, pour qu’il ouvre son cœur à l’espérance d’être aimé pour toujours malgré les limites de notre péché », écrivait le pape François dans la bulle d’indiction du Jubilé de la miséricorde (8 déc. 2015 – 20 nov. 2016). Un Jubilé pour souligner l’urgence pour plus de miséricorde dans le monde.
Avant lui, Jean-Paul II, dans sa deuxième encyclique Dives in misericordia, remarque l’oubli de ce thème dans la culture actuelle : « La mentalité contemporaine semble s’opposer au Dieu de miséricorde, et elle tend à éliminer de la vie et à ôter du cœur humain la notion même de miséricorde ».
De même, poursuit le pape, l’homme contemporain s’interroge souvent, avec beaucoup d’anxiété, sur la solution des terribles tensions qui se sont accumulées sur le monde et qui s’enchevêtrent parmi les hommes. Et si, parfois, il n’a pas le courage de prononcer le mot de « miséricorde », ou si, dans sa conscience dépouillée de tout sens religieux, il n’en trouve pas l’équivalent, il est d’autant plus nécessaire que l’Église prononce ce mot, pas seulement en son propre nom, mais aussi au nom de tous les hommes de notre temps ».
Pour François, également, il y a des moments où « nous sommes appelés de façon encore plus pressante, à fixer notre regard sur la miséricorde, afin de devenir nous aussi signe efficace de l’agir du Père ». Et c’est pour cette raison qu’il a voulu un Jubilé extraordinaire de la Miséricorde, « comme un temps favorable pour l’Église, afin que le témoignage rendu par les croyants soit plus fort et plus efficace ».
Saint Jean Paul II institua cette fête en 2000 le jour de la canonisation de Sainte Faustine.
Sainte Faustine Kowalska est née le 25 août 1905 dans un petit village de Pologne. Sœur Marie-Faustine meurt à Cracovie le 5 octobre 1938, âgée d’à peine 33 ans. Dans son petit journal, elle que le Christ lui a demandé de faire connaître au monde la Miséricorde divine : « Secrétaire de mon plus profond mystère, lui dit le Christ, ton devoir est d’écrire tout ce que je te fais connaître à propos de ma miséricorde au profit des âmes qui, en lisant ces écrits, seront consolées et auront le courage de s’approcher de moi. » Béatifiée en 1993 et canonisée en 2000, Sainte Faustine Kowalska est fêtée le 5 octobre.
Je désire me transformer tout entier en Ta miséricorde et être ainsi un vivant reflet de Toi, ô Seigneur ; que le plus grand des attributs divins, Ton insondable miséricorde, passe par mon âme et mon cœur sur le prochain.
Aide-moi, Seigneur, pour que mes yeux soient miséricordieux, pour que je ne soupçonne jamais ni ne juge d’après les apparences extérieures, mais que je discerne la beauté dans l’âme de mon prochain et que je lui vienne en aide.
Aide-moi, Seigneur, pour que mon oreille soit miséricordieuse, afin que je me penche sur les besoins de mon prochain et ne reste pas indifférent à ses douleurs ni à ses plaintes.
Aide-moi, Seigneur, pour que ma langue soit miséricordieuse, afin que je ne dise jamais de mal de mon prochain, mais que j’aie pour chacun un mot de consolation et de pardon.
Aide-moi Seigneur, pour que mes mains soient miséricordieuses et remplies de bonnes actions, afin que je sache faire du bien à mon prochain et prendre sur moi les tâches les plus lourdes et les plus déplaisantes.
Aide-moi, Seigneur, pour que mes pieds soient miséricordieux, pour me hâter au secours de mon prochain, en dominant ma propre fatigue et ma lassitude. Mon véritable repos est de rendre service à mon prochain.
Aide-moi, Seigneur, pour que mon coeur soit miséricordieux, afin que je ressente toutes les souffrances de mon prochain. Je ne refuserai mon coeur à personne. Je fréquenterai sincèrement même ceux qui, je le sais, vont abuser de ma bonté, et moi, je m’enfermerai dans le Cœur très miséricordieux de Jésus. Je tairai mes propres souffrances. Que Ta miséricorde repose en moi, ô mon Seigneur.
C’est toi qui m’ordonnes de m’exercer aux trois degrés de la miséricorde ; le premier : l’acte miséricordieux – quel qu’il soit ; le second : la parole miséricordieuse – si je ne puis aider par l’action, j’aiderai par la parole ; le troisième- c’est la prière. Si je ne peux témoigner la miséricorde ni par l’action, ni par la parole, je le pourrai toujours par la prière. J’envoie ma prière même là où je ne puis aller physiquement.
Ô mon Jésus, transforme-moi en Toi, car Tu peux tout.
Sainte Faustine (Petit Journal n° 163)
Image: église du Souvenir- Berlin