La Pastorale des familles propose à partir du mois de janvier un nouveau parcours de quatre rencontres pour « Revivre après une séparation ou un divorce ». Il s’adresse à toute personne séparée, qui vit actuellement un divorce ou déjà divorcée.
« Voir le prospectus du parcours « Revivre » au fond de l’église m’a ouvert les yeux sur cette posture d’accueil de l’Église, que je ne connaissais pas. Quelque chose est guéri, avant même de cheminer avec le parcours ». Anna Soa Randriamiarisoa explique en quelques mots l’impact que peut avoir, par le seul fait d’exister, une démarche d’ouverture de l’Église envers les personnes divorcées ou séparées, pour qui l’échec d’une relation de couple est parfois surchargé par un sentiment d’exclusion et la culpabilité d’avoir failli à l’engagement du sacrement du mariage. Anna Soa a franchi le pas et a participé au premier parcours « Revivre » organisé à Genève par la Pastorale des familles en 2019. Son chemin se poursuit et elle sera l’une des animatrices-témoins du prochain parcours prévu dès le 23 janvier 2022 au Cénacle (cf. p. 10). « Impliquer des personnes qui ont vécu une séparation ou un divorce fait partie du concept du parcours. Aujourd’hui je peux témoigner de mon expérience sans tomber dans l’émotionnel. L’idée est aussi de rendre ce que j’ai reçu, d’être là pour les autres ».
Les autres, leurs témoignages sont une dimension du parcours Revivre qu’Anna Soa souligne avec force. « On arrive avec des bagages lourds et remplis d’émotions, telles que la colère et la tristesse. La première session est dédiée au thème de faire face aux conséquences de la séparation et du divorce et c’est l’occasion de poser au sein du groupe nos fardeaux. La dimension du groupe est importante : on se regarde, hommes et femmes, on s’écoute et ça fait du bien. Ce n’est pas la joie de voir que d’autres souffrent comme moi, mais la joie de comprendre que je ne suis pas seule qui m’a aidée. Le groupe a un aspect thérapeutique ».
La parole de l’autre peut aussi agir comme un miroir ou venir éclairer des aspects restés dans l’ombre : « Quand j’ai vu qu’un homme peut souffrir autant que moi, j’ai compris que la souffrance était aussi celle de mon ex-conjoint. Cela a changé ma vision, j’ai réalisé que je pouvais lui faire du tort. Je défendais mon territoire et je le privais de ses enfants. J’ai pris conscience que je tendais vers une sorte d’extrémisme ».
Le parcours, accompagné par plusieurs animateurs et intervenants, prévoit des rencontres, des discussions en petits groupes et propose des outils pratiques. Les thèmes abordés sont les conséquences de la séparation et du divorce, l’importance d’une bonne communication, le pardon, les questions juridiques liées au divorce, comment rester de bons parents et comment reconstruire une nouvelle vie.
« C’est un espace de parole communautaire. La session sur le pardon est une opportunité de lâcher le passé pour ouvrir un avenir. Elle permet de s’interroger sur ses choix : est-ce que je reste dans la rancune, ou même la vengeance, ou est-ce que je vais au-delà ? », souligne Anne-Claire Rivollet, responsable de la Pastorale des familles à Genève.
Au fil des rencontres, le parcours permet de découvrir plusieurs outils pour lire ce qui se passe, communiquer, faire des choix. Les repas et les pauses partagés sont une autre dimension forte des rencontres.
Le parcours est ouvert à toute personne, croyante ou non-croyante, et son contenu n’est pas “religieux”. Pour de nombreux participants il est toutefois important de vivre une démarche en Église.
« Le divorce ou la séparation sont une épreuve humaine qui laisse de nombreuses meurtrissures et l’Église se doit d’être là pour offrir un accompagnement humain et spirituel. Aujourd’hui, avec Amoris Laetitia (Exhortation post-synodale du pape François sur l’amour dans la famille, 2015), nous pouvons ouvrir un espace de rencontre et de bienveillance pour ces personnes et les accompagner », remarque Anne-Claire. La présence du prêtre, lors d’une demi-journée, « c’est comme si l’Église venait nous accueillir dans notre détresse », confirme Anna Soa.
Article paru dans le Courrier pastoral n°1, janvier 2022
Plus d’informations sur le parcours Revivre après une séparation ou un divorce