Dominique Pittet, Secrétaire général de l’association Eglise catholique romaine à Genève, (ECR-Genève), le bras administratif de l’Eglise, a rapidement décrété le télétravail pour l’ensemble du personnel, das le contexte de la pandémie du coronavirus. Lui-même ne se rend plus au Vicariat épiscopal de la rue des Granges, depuis dix jours.
Vendredi 13, cela ne s’invente pas. 8h du matin. Personne dans les rues. Personne dans les bus. Une ambiance post-apocalyptique. Vais-je appuyer sur le bouton « envoi » de mon message sonnant la norme du télétravail ? Cette atmosphère me conforte dans ma décision.
Le télétravail, lorsqu’on y rêve, tranquillement dans son bureau, c’est un peu les vacances à la maison. Horaires plus libres encore, finies les séances, plus d’aller et vient incessants dans mon bureau, moins de téléphones, plus de perte de temps dans les TPG, en résumé beaucoup de temps pour gérer ce qu’il ne peut pas l’être habituellement. Une bouffée d’oxygène.
Sauf que, une fois qu’on y est confronté, la réalité est différente. Car, à la maison, tout devient plus compliqué, plus long. Tous les documents ne sont pas à portée de mains même si une grande partie est disponible, car scannés et enregistrés sur le serveur informatique du vicariat. Skype et WhatsApp permettent certes une expérience intéressante, mais l’interaction entre les participants n’y est pas naturelle. Et le contact humain manque rapidement.
Mais restons positifs et voyons la chance que certains d’entre nous avons de pouvoir travailler à la maison, sans devoir prendre des risques inutiles en sortant de nos lieux de vie. Il est certainement le lieu d’avoir une pensée émue pour les personnes qui s’exposent pour nous, en Église pensons aux prêtres et agents pastoraux, qui continuent à aller au-devant de l’Autre, vers ceux qui attendent un soutien de leur Église dans ces moments anxiogènes.
Car oui, l’Église se réinvente à tout instant en ce moment pour continuer à être en lien avec toutes celles et tous ceux qui en ont besoin, mais aussi pour continuer à fonctionner administrativement. Tant au niveau de la pastorale, sans messe, sans catéchèse, mais avec d’autres types de contacts mis en place, qu’au niveau administratif, avec une forte présence sur la toile et les réseaux sociaux par exemple. Mais aussi ailleurs et partout, des initiatives individuelles qui sortent de l’activité habituelle, mais toujours très en lien avec son prochain. Un grand Merci à tous celles et ceux qui êtes engagés en Église, en télétravail ou sur le terrain.
L’Église est toujours là. Différemment, mais bien présente, adaptée à ce temps irréel que nous espérons tous le plus court possible. Puissions-nous voir du positif dans chaque instant présent. Pussions-nous mieux apprécier à sa juste valeur un prochain retour à une vie normale.
Dominique Pittet, Secrétaire général
23 mars 2020