Elections fédérales, que dit le Pape François autour de l’écologie?
Alors que les Suisses s’apprêtent à renouveler leurs chambres fédérales (dimanche 20 octobre), les problématiques liées à l’écologie sont au coeur du débat politique. Publiée en 2015, la seconde encyclique du Pape François annonçait déjà cette préoccupation qui nous concerne tous.
Chirac, le pape françois et la maison commune
En 2002 déjà, lors du 4ème sommet de la Terre, à Johannesburg, l’ancien président français Jacques Chirac avait sidéré l’auditoire avec cette déclaration demeurée célèbre: « Notre maison brûle et nous regardons ailleurs. » Il avait d’ailleurs ajouté: « Nous ne pourrons pas dire que nous ne savions pas ». Avertissement radical s’il en est. Bien entendu, on pourra toujours regretter le manque de suivi politique d’une déclaration qui demeure symbolique et sans réelles applications concrètes.
Cette notion de « maison » évoquée par le président français est également présente dans l’encyclique du Pape François, Laudato si (24 mai 2015). En effet, dès le premier paragraphe, il évoque saint François d’Assise, dont le cantique donne le titre à l’encyclique. La notion de « maison commune », y figure. » Dans ce beau cantique, saint François d’Assise nous rappelait que notre maison commune est aussi comme une sœur, avec laquelle nous partageons l’existence, et comme une mère, belle, qui nous accueille à bras ouverts ».
La terre est notre maison que nous partageons tous et il est important d’en prendre soin.
Le Pape François évoque d’ailleurs régulièrement l’écologie. Depuis le début de son pontificat, il n’a eu de cesse de rappeler inlassablement l’urgence d’agir afin de protéger la Création. « Nous sommes gardiens de la création, du dessein de Dieu inscrit dans la nature, gardiens de l’autre, de l’environnement. Ne permettons pas que des signes de destruction et de mort accompagnent la marche de notre monde ! », avait-il lancé lors de sa messe d’inauguration le 19 mars 2013.
l’église en phase avec la jeunesse
La conscience écologique est un un cri devenu récurent et dont l’urgence ne cesse de croître. L’Église catholique n’a bien entendu pas attendu le pape François pour développer une conscience écologique et de nombreux papes ont élevé la voix à plusieurs reprises contre la pollution, l’exploitation à outrance des ressources naturelles etc. Mais il s’agit du premier pape à détailler aussi clairement ce qu’il appelle l’écologie intégrale. Cette dernière ne se résume pas à l’environnement mais se (re)trouve dans le domaine politique, économique, religieux
L’écologie intégrale du pape François est un appel à redécouvrir « notre identité de fils et filles de notre Père céleste, créés à l’image de Dieu, et chargés d’être administrateurs de la Terre »
Cette prise de conscience, certes tardive, est devenue un leitmotiv régulier, notamment portée par la jeunesse mondiale. Les grèves régulières des écoliers, l’émergence de jeunes leaders comme Greta Thunberg, ont attiré l’attention de la classe politique sur l’importance d’un tel enjeu. D’ailleurs le parti des verts a remporté d’importantes élections récemment en Suisse, notamment à Zürich.
ECOLOGIE : L’ÉVÊCHÉ N’INVESTIT PAS DANS LES ÉNERGIES FOSSILES*
Le gaz à effet de serre le plus abondant est le dioxyde de carbone (CO2), largement produit de la combustion d’énergies fossiles(charbon, pétrole et gaz).
L’évêché s’engage à ne pas investir dans les énergies fossiles depuis 2012.
Quatre ans après la publication de l’encyclique du pape François Laudato Si’, qui enjoint au respect de l’écologie, l’évêché, siège du diocèse de Lausanne, Genève et Fribourg, a rappelle qu’il n’investit pas dans les énergies fossiles.
Tel est en effet le souhait de Mgr Charles Morerod, depuis son arrivée en 2012. Par cette action, bien que symbolique puisque d’un poids économique négligeable, l’évêché s’inscrit dans la campagne mondiale de désinvestissement de l’industrie des énergies fossiles.
Cette campagne s’attaque à la source du changement climatique. Elle demande à toutes les personnes qui détiennent des placements dans les entreprises les plus engagées dans l’exploitation des énergies fossiles de s’en débarrasser.
Elle vise en priorité les 200 entreprises cotées en Bourse qui possèdent les plus grandes réserves de CO2 de la planète : le Carbon Underground 200 (CU200). Le but est de faire pression sur cette industrie pour l’obliger à revoir son modèle d’affaires qui est incompatible avec le respect de l’Accord de Paris et le maintien d’une terre hospitalière pour l’humanité.
Des dizaines d’institutions catholiques ont déjà rejoint ce mouvement, mais l’évêché serait la première institution catholique suisse à le faire.
LE PAPE FRANçOIS L’ECOLOGIE ET LES PAROISSES…
En Suisse, plus de 600 paroisses, organisations liées à l’Eglise et un grand nombre de personnes sont membres de l’association œco Eglise et environnement.
Cette association a notamment publié Paroisses vertes. Ce guide écologique contient une série de conseils pratiques: consommation d’énergie, chauffage, gestion des déchets, entretien des espaces verts, respect de la faune.
A Genève, parmi d’autres projets, une initiative œcuménique de potager urbain est née autour du Temple de Montbrillant: cultiver un jardin nous relie à la Création toute entière !
*Communiqué de presse du diocèse du 18 juin 2019