Les rois mages, une trinité qui s’organise autour du chiffre « 3 ». Quel est le sens de cette visite royale venue du bout des continents, dans cette petite étable pour célébrer la naissance d’un autre Roi, celui des chrétiens ?
On ne connaît pas grand-chose des mages car même la Bible est avare de détails sur le sujet. Il est d’ailleurs difficile de confirmer qu’ils étaient réellement trois.
Venus d’Afrique, d’Asie et d’Europe, Gaspard, Melchior et Balthazar ont traversé le monde pour se rendre au pied du Roi des rois, né dans une étable et couché dans une auge, réchauffé par le souffle d’un âne et d’un bœuf mais surtout par l’amour de ses parents.
C’est l’auteur antique Tertullien qui les qualifie de rois, au 1er siècle et s’est seulement 400 ans plus tard qu’ils reçoivent leur nom.
Le chiffre « 3 » traverse la Bible et les récits chrétiens comme un fil rouge de la symbolique divine. Il évoque immédiatement la Sainte Trinité : le Père, le Fils et le Saint-Esprit, manifestation de l’unité parfaite en trois personnes distinctes. Le chiffre « 3 » est aussi porteur de la notion de totalité et d’accomplissement : les trois fils de Noé (Sem, Cham et Japhet) incarnent l’ensemble de l’humanité.
Dans le Nouveau Testament, ce chiffre revient avec insistance :
Les trois rois mages, en tant qu’émissaires de trois régions du monde alors connu, symbolisent l’universalité du message christique. Ils représenteraient également, selon certaines traditions, les trois couleurs de peau humaine : noire, blanche et asiatique, faisant d’eux les témoins d’une réconciliation des peuples autour du Messie.
Enfin, la triple offrande des mages – l’or, l’encens et la myrrhe – est riche de sens :
Ainsi, le chiffre « 3 » résume l’ensemble de la condition terrestre et spirituelle : passé, présent, futur ; corps, âme, esprit ; et dans la liturgie, Dieu est proclamé « trois fois saint » pour exprimer l’absolue plénitude de sa sainteté.
Les rois mages sont les premiers témoins de la naissance de Jésus, l’apparition du Messie venu et incarné. Guidé par l’étoile, probablement la comète de Halley, les rois mages arrivent à destination et ne remettent aucunement en cause l’identité du nouveau-né.
C’est une évidence et ils se prosternent et font leurs offrandes. Cette visite extraordinaire est forte et chargée de symbole. Le Messie n’est, non pas reconnu par de simples pêcheurs, mais par des rois venus du bout du monde rendre leur hommage après un très long voyage.
Par leurs cadeaux, ils expriment quelque chose de très humain. Ils sont précieux et la Myrrhe a ceci de particulier qu’elle permet d’embaumer les morts. Un cadeau donc définitivement humain puisqu’il définit la fin de la vie, du corps.