Sous le titre « Avis de tempête », l’abbé Alain-René Arbez, nous propose une réflexion d’actualité sur l’évangile de la tempête apaisée, de ce dimanche 20 juin.
Des événements troublants perturbent la marche du monde, mais aussi la vie de l’Eglise. Chacun de nous est donc sollicité dans la prière et dans le témoignage.
L’évangile de la tempête (Mc 4, 35-41) apaisée nous apporte de quoi renforcer notre confiance en la puissance de Dieu, quelles que soient les fragilités humaines.
L’évangéliste parle du règne d’un Dieu d’amour à des chrétiens confrontés à un pouvoir romain impitoyable. Il nous rappelle que le Christ est dans la barque ecclésiale secouée par les épreuves, les scandales, et les divisions. Il est à nos côtés lorsque nous avons ce sentiment de ne pas avoir prise sur ce qui se déchaîne. Et l’impression d’être abandonnés à un inéluctable sort tragique.
« Nous sommes perdus, et cela ne te fait rien ? » c’est l’appel angoissé des disciples. Mais comme le disait déjà le Premier testament lorsque les Israélites craignaient d’être anéantis par les ennemis : « hine lo yanum ha shomer Israel ! » Il ne dort ni ne sommeille le gardien d’Israël… L’évangile de la tempête apaisée nous dit donc que le Christ apparemment absent face au péril est réellement présent et que sa Parole a de quoi stopper la menace.
Les termes utilisés sont d’ailleurs riches de signification, il suffit de les décrypter : la mer, symbole des abimes du mal. La tempête, image des persécutions et des contretemps les plus graves. Le sommeil, illustration de l’absence de conscience et de la mort. L’éveil, symbole de la prise en compte de la réalité, image du baptême (éveille-toi, ô toi qui dors, éveille-toi d’entre les morts…).
Passage sur l’autre rive, aller aux périphéries, mais aussi se préparer aux aspects inconnus de la vie à la lumière de l’éternité. Notre Eglise, en mission dans des contextes d’hostilité ou d’indifférence, fragilisée par les carences humaines de ses membres. Mais aussi nos vies personnelles traversant des épreuves et des défis, nos réalités sont transfigurées d’espérance par cet évangile. Le Christ est vraiment « Dieu-avec-nous » !
Abbé Alain René Arbez, juin 2021
Image: évangile tempête apaisé Centre Aletti