Genève n’a plus de Vicaire, ni de Vicariat épiscopal. À partir du 1er septembre, Fabienne Gigon, assistante pastorale, est la nouvelle représentante de l’évêque pour la région diocésaine de Genève. Elle a 38 ans et elle est mariée. Mgr Charles Morerod, évêque de Lausanne, Genève et Fribourg (LGF), explique ce changement. Et Mme Fabienne Gigon s’exprime sur ses nouvelles responsabilités.
Edito de Mgr Charles Morerod
Depuis quelques années, dans un désir de montrer la complémentarité entre les baptisés et de permettre l’épanouissement des dons variés, j’ai nommé des laïques pour me représenter dans les régions du diocèse (ce que d’ailleurs le pape vient de rendre possible dans la curie romaine).
Après les régions du canton de Fribourg, Vaud et Neuchâtel, en 2020 et 2021, c’est ce qui arrive maintenant à Genève, où Madame Fabienne Gigon sera ma représentante, dès le 1er septembre 2022. Ici aussi le poste de Vicaire épiscopal est donc supprimé. Avec le départ des vicaires épiscopaux, les territoires du diocèse définis auparavant comme vicariats portent désormais le nom de « régions diocésaines ». Dans chaque région, les représentants et représentantes de l’évêque gèrent les questions locales. Ils reprennent ainsi partiellement les tâches des vicaires épiscopaux, tandis que plusieurs questions sont davantage traitées au niveau diocésain, avec les nouveaux représentants thématiques (écologie, formation, etc.).
Je connais Madame Gigon depuis plusieurs années et j’ai pu bénéficier de ses compétences scientifiques et juridiques, par exemple dans la commission de bioéthique de la Conférence des évêques (CBCES), puis dans la commission diocésaine de catéchèse. Je sais combien elle a été appréciée à l’Atelier Œcuménique de Théologie (AOT). Je me réjouis que l’ensemble de l’Église catholique qui est à Genève puisse profiter des dons de cette jeune mariée, qui a renoncé en raison de sa foi à la sûreté de son travail d’enseignante.
Cette nomination permet une autre bonne nouvelle : l’abbé Pascal Desthieux pourra communiquer sa joie et son sens de la liturgie à la Basilique Notre-Dame de Genève, dont il a été nommé recteur.
Ce sera pour moi une joie de collaborer avec Madame Gigon.
C’est à Genève que j’ai commencé mon ministère de prêtre et j’en ai gardé comme un amour de jeunesse. Je suis heureux qu’une jeune femme me représente désormais dans ce canton où je viens toujours avec plaisir. Je serai ainsi à Genève le 1er septembre pour la cérémonie d’installation de Mme Gigon. Une belle occasion de rencontrer les catholiques genevois !
+ CHARLES MOREROD
CINQ QUESTIONS À FABIENNE GIGON, Représentante de l’évêque pour la région diocésaine de Genève
Fabienne Gigon, nommée dès le 1er septembre pour cinq ans, a reçu le mandat de représenter l’évêque auprès des différents partenaires ecclésiaux et de la société civile dans le canton de Genève. Par sa fonction, elle soutient et guide la réalisation des différentes orientations et impulsions pastorales diocésaines. Elle conduit les différents volets de l’accompagnement et du suivi des forces pastorales prêtres, diacres, laïques et bénévoles. Elle participe à différents conseils cantonaux, diocésains et romands.
Fabienne Gigon: e suis travailleuse, enthousiaste, parfois têtue et profondément motivée par la justice, l’équité et le sens de l’effort pour le bien commun. Je découvre toujours plus avant la nature humaine dans toute sa complexité – la mienne, celle d’autrui, et cela est passionnant ! J’apprends beaucoup en mettant ma vie en résonnance avec la Parole de Dieu, cette parole vivante qui façonne au long des âges.
Dans un esprit de collaboration, de consolidation des liens, de soutien de la confiance, d’ouverture et de dialogue. De continuité aussi. Je suis toujours touchée par la joie et la paix que le Christ offre après sa résurrection. Joie et paix, voilà un joli esprit à déployer avec son inspiration et son aide !
Les priorités sont définies par la réalité du terrain et discernées en équipe. Concrètement, nous faisons face à un manque de ressources humaines et financières, cela est certain et à soigner. Pourtant, les enjeux sont ceux de la confiance, de l’unité dans la diversité, dans l’entre-connaissance, le dialogue, et l’action de Dieu dans nos vies.
Celles d’une plus grande synergie pour plus de rayonnement, de mise en lien au sein du canton, d’un lieu de dialogue, entre humains, et avec le Seigneur aussi. La Maison d’Église accueillera le personnel administratif et pastoral des services. Le lien avec les paroisses et unités pastorales sera à soigner pour une collaboration porteuse de fruits.
Celui d’une Église ouverte et joyeuse, assise dans son identité afin de ne pas se replier sur elle-même ou être en posture défensive. Une Église droite dans ses bottes, qui laisse la pleine mesure de la liberté à tout un chacun tout en accompagnant les réflexions profondes et les réalités de vie. Une Église qui donne à goûter la complexité, la richesse des nuances, comme un trésor. La Parole de Dieu est formidable – et fondamentale, pour cela. Une Église où l’on cherche à grandir et faire grandir, car ce qui ne croît pas est mort. Une Église vivante, donc, où chaque baptisé s’approprie, approfondit ce sacrement du baptême comme cadeau de Dieu pour être membre de la communauté à part entière. Une Église fraternelle où la louange et l’action de grâce – c’est-à-dire l’expression de la gratitude et de la reconnaissance, sont présentes dans le quotidien. Une Église dont le Seigneur n’est pas loin dans le ciel, mais dans le concert du regard des femmes, enfants et hommes que nous rencontrons. Ce rêve est en partie déjà présent, à nous de réaliser toujours plus ce que l’Esprit Saint souhaite pour notre Église !
Née en 1984 à Genève, Fabienne Gigon est détentrice d’une thèse de doctorat en sciences biomédicales, avec mention bioéthique, et d’un Master en droit du vivant. Après avoir enseigné la chimie au Collège et École de Commerce André-Chavanne à Genève (2007 – 2017), et avoir été assistante de recherche aux soins intensifs des Hôpitaux Universitaires de Genève (2007-2015), Fabienne Gigon s’est formée comme animatrice pastorale (2015-2018) à l’Institut de formation aux ministères (IFM – actuel CCRFE), où elle a réalisé un diplôme sur l’engagement des bénévoles. Elle a été nommée collaboratrice au Service catholique de catéchèse de Genève, avec des mandats de co-directrice du Centre œcuménique de catéchèse (COEC), membre de la Commission de bioéthique de la Conférence des évêques suisses, déléguée catholique romaine à la Plateforme Interreligieuse de Genève et capitaine aumônier de l’Armée suisse. Elle poursuit ces trois derniers mandats.
Textes parus dans REGARD n° 13 (août 2022)