C’est bien positivement et avec élan que la Paroisse catholique du Sacré-Cœur à Genève a répondu fin juin à la demande de Mgr Pierre Farine et du Bureau du Conseil pastoral d’évaluer la possibilité d’accueillir les requérants d’asile qui occupaient la Maison des arts du Grütli. Mais un tel accueil comportait des risques difficiles à mesurer et un accord sur les garanties en ce sens demandées par la Paroisse aux autorités de la Ville de Genève n’a pas pu être trouvé. C’est pour cela que, finalement, les requérants d’asile et les sympathisants qui occupaient le Grütli n’ont pas rejoint les locaux de la paroisse. Une autre solution a permis leur déménagement le 2 juillet à la Salle communale du Faubourg mise à disposition par la Ville et ceci jusqu’au 15 août.
Environ trente requérants d’asile du Foyer des Tattes ont occupé la Maison d’arts du Grütli le 15 juin pour s’opposer à leur transfert dans des abris PC et réclamer au Canton de trouver des alternatives de logement plus « dignes ».
Alors qu’aucune véritable issue ne semblait se dessiner, Mgr Farine a reçu le 25 juin des représentants du mouvement de soutien aux requérants, en présence du médiateur nommé par la Ville, Ueli Leuenberger. À l’issue de la rencontre et dans un geste d’apaisement, Mgr Farine s’est proposé de consulter des paroisses qui pourraient accueillir les requérants. Interpellé par la presse, il a cité la tradition judéo-chrétienne d’accueil de l’Église pour expliquer sa démarche.
La Paroisse du Sacré-Cœur s’est très vite mobilisée pour répondre à la sollicitation de l’évêque auxiliaire. Au gré des consultations, une réelle volonté de répondre positivement à la demande a pris forme au sein de la Paroisse. Mandatés par le Conseil administratif, Esther Alder, Maire de Genève, et Sami Kanaan, Conseiller administratif en charge du Département de la culture et du sport, ont ainsi rencontré les représentants de la Paroisse et Mgr Farine pour définir les termes d’un accord.
Lors d’une Assemblée générale extraordinaire convoquée le soir du 1er juillet, en pleine « pause » estivale, les deux Conseils de Paroisse (celui du Sacré-Cœur et celui de la Mission de langue espagnole) ont décidé d’accepter l’accueil des requérants. Mais, compte tenu des risques inhérents à l’hébergement du groupe, ils ont demandé que dans le cadre de la Convention tripartite entre l’Église, l’Association de soutien aux requérants et la Ville de Genève, cette dernière s’engage à couvrir les frais non inclus dans les assurances de la Paroisse pour la remise en état d’éventuels dommages et pour les frais liés à d’éventuelles procédures judiciaires. La Ville de Genève n’a pu accepter ces conditions et a opté pour une autre solution.
Lors d’une conférence de presse le matin du jeudi 2 juillet, Mme Alder a expliqué que l’Exécutif avait proposé une couverture à hauteur de 20’000 francs, jugée insuffisante par la Paroisse et le vicariat. Mgr Farine a de son côté souligné que la Paroisse, entité juridiquement indépendante de l’ECR, est une association à but non lucratif aux « moyens limités. L’Église n’a pas vocation à se substituer aux pouvoirs publics», a-t-il ajouté.
Un immense merci à la Paroisse du Sacré-Cœur pour son engagement sans compter pour répondre du mieux possible à l’interpellation de Mgr Farine. Sa réponse, même si elle ne s’est pas concrétisée dans l’accueil des requérants, a permis de témoigner de la volonté d’ouverture de la paroisse et de l’Église à Genève.
Le Vicariat Épiscopal de Genève