Je viens de visionner le Temps présent consacré aux Expériences de Mort Imminente (EMI). Les scientifiques s’intéressent à ce phénomène vécu par tant de personnes, de provenances si différentes, mais qui concordent pour parler d’une sortie du corps, d’une lumière étincelante mais pas éblouissante, d’un sentiment de profond bien-être, d’une sortie du temps puisque certaines voient défiler toute leur vie, de proches qui les accueillent, etc. Les études montrent qu’environ 4 % de la population ont vécu une EMI ; peut-être l’avez-vous vécue vous-même, ou du moins connaissez-vous une personne qui est passé par là. Je me souviens d’une paroissienne, dont je préparais le baptême d’une petite qui avait été déposée devant sa porte. Elle me racontait qu’elle s’était vu partir, qu’elle se sentait si bien. Puis, elle a entendu ses enfants pleurer, et pour eux, elle est revenue. Cela m’avait bouleversé.
Un « experiencer » proche de Genève, Jean-Paul Duc, auteur d’Entre la vie et la mort, mon cœur balance, témoignait : « Avant, j’avais une peur abominable de la mort. Aujourd’hui, cette peur a disparu. Complètement. Avez-vous peur d’un ciel bleu ? Si quelqu’un a peur de la mort, qu’il sache au moins que c’est inutile : il n’y a pas de mort. Quand vous la verrez, vous comprendrez. »
Est-ce que cela ne rejoint pas profondément notre foi en la Résurrection, que nous fêtons en ce début du mois d’avril ? La mort n’est pas le dernier chapitre de notre vie, mais un passage, une pâque vers la vie qui nous attend.
C’est justement ce que m’a dit un confrère, à qui j’ai rendu visite aujourd’hui à l’hôpital, peut-être pour la dernière fois : « Pascal, maintenant je vais consacrer les dernières forces qui me restent pour me préparer à ce passage qui m’attend ». Alors qu’il insistait sur ce mot de passage, son regard s’illuminait.
Bonne fête de Pâques, dans la joie du Ressuscité… orientés avec confiance et sérénité vers notre propre pâque !
Abbé Pascal Desthieux, vicaire épiscopal
Photo par Johannes Plenio