Anne Carron est engagée en Église et en politique à Genève. À l’occasion de la Journée internationale des femmes, elle témoigne du message qu’elle veut porter à travers ses activités et des figures féminines qui l’inspirent.
Entretien avec Anne Carron, Présidente de l’Atelier Œcuménique de Théologie (AOT) et élue municipale PDC
Mon engagement en Église a commencé il y a 25 ans avec l’entrée en catéchèse de mon fils aîné. À la demande de l’assistante pastorale de ma paroisse (Sainte-Thérèse), j’ai pris en charge un groupe d’enfants. Une seconde sollicitation est arrivée un peu plus tard pour le Conseil pastoral paroissial que j’ai intégré avant de succéder à la présidente sortante appelée à d’autres fonctions. J’assume toujours avec beaucoup de plaisir la présidence de ce Conseil qui relève davantage de la coordination ou de l’animation.
Valaisanne d’origine, j’ai découvert l’œcuménisme, à Genève, notamment par les liens forts unissant ma paroisse à la paroisse protestante de Champel-Malagnou. Sur les judicieux conseils du pasteur Ion Karakash, en fonction à cette époque à Champel et co-directeur de l’Atelier Œcuménique de Théologie (AOT), j’ai suivi avec bonheur le cheminement théologique de 2 ans dispensé par l’Atelier et ai été sollicitée pour le comité puis pour la présidence que j’assure actuellement.
Titillée par la politique depuis le plus jeune âge, cet intérêt s’est concrétisé par une licence en Sciences politiques à l’Université de Lausanne. Motivée à faire le pas par un ami très convaincant, je suis entrée en politique en 2005 et ai été élue pour la première fois en 2007 au Conseil municipal de la Ville de Genève. J’y siège toujours.
L’unité visible entre les Églises à laquelle aspiraient les pionniers du mouvement œcuménique est difficile à réaliser. Malgré tout, il est heureusement possible aux membres des différentes églises chrétiennes de dialoguer, de se questionner et de célébrer ensemble dans le cadre de démarches œcuméniques, telles que l’AOT la propose depuis près de 50 ans et qui font toujours sens aujourd’hui pour de nombreux chrétiens. Dans ce contexte, le soutien et la confiance des églises catholiques, protestantes et orthodoxes est à relever et à remercier.
Actuellement une équipe de théologiens et théologiennes travaille à l’élaboration de la 25e volée de cet Atelier œcuménique et théologique qui aura pour thème « Dieu aujourd’hui ? entre incertitudes et confiance ».
C’est au contraire l’occasion de les appliquer ! Il est vrai que ces valeurs peuvent être mises à l’épreuve, lorsqu’il s’agit par exemple d’arbitrer entre une contribution financière à la solidarité internationale ou à l’action sociale locale. Les finances publiques n’étant pas un puits sans fond. Cela dit, beaucoup de personnes avec de belles valeurs sont engagées en politique et les valeurs chrétiennes y trouvent parfaitement leur place.
J’ai toujours connu une Église où les femmes sont très engagées notamment au service de la Parole de Dieu, de l’autel, et dans l’exercice de responsabilités au sein des conseils. La lettre apostolique « Spiritus Domini » du Pape François, parue le 10 janvier 2021 à l’occasion de la fête du baptême du Seigneur, est une ouverture réjouissante de l’Église qui reconnaît et confirme l’engagement des femmes aux ministères institués de l’acolytat et du lectorat. Un pas de plus à saluer !
L’engagement des laïcs, hommes et femmes, est important dans l’Église actuelle. Ils portent une grande partie des tâches liées à la vie des paroisses et les femmes y sont très investies en particulier dans la pastorale. Pour une raison qui m’échappe, elles le sont moins dans la gestion des biens matériels alors qu’elles sont nombreuses à en avoir les compétences. Je n’ai pas de recette miracle à ce propos et pense que le changement se fera naturellement avec le temps.
Mère Teresa et Sœur Emmanuelle du Caire pour leur générosité incommensurable envers les plus pauvres. Et Noëlla Rouget, ancienne déportée de la Résistance et rescapée des camps de Ravensbrück. Catholique fervente et fermement opposée à la peine de mort, elle a su pardonner à son bourreau et l’a fait gracier.