Nous venons de fêter la journée mondiale des malades, créée en 1992 par le Pape Jean-Paul II. L’Eglise catholique romaine à Genève a vécu cette journée comme un très beau moment de partage avec ceux qui « peinent et ploient sous le fardeau », selon les mots de Saint Matthieu, chers au cœur de notre pape François.
Mais c’est toute l’année, à travers la Pastorale de la Santé, que les aumôniers et les bénévoles de notre Eglise apportent soutien, sollicitude et amour à des personnes fragilisées, en lutte avec la maladie ou la vieillesse. Pour cela, ils vont dans les sites hospitaliers au chevet de ceux qui souffrent, quelle que soit leur croyance. « Vous savez, je ne crois pas tellement en Dieu, dit Maud, âgée de 80 ans, mais lorsque vous arrivez dans ma chambre, je crois maintenant aux anges ! »
Pour les malades de l’Hôpital laïque de Genève, qu’il réconforte depuis plus de 20 ans, l’abbé Giovanni est l’un de ces « anges ». Il a l’habitude de dire que « le premier sacrement des malades est la rencontre ». Et ces rencontres, qu’il évoque avec tant d’émerveillement, sont des moments inexplicables, comme quelque chose de très profond qui se passe entre Dieu et le patient. Car si la personne visitée est malade dans son corps, elle l’est aussi parfois dans son âme, au moment où la peur de la mort la confronte au doute et à un sentiment de culpabilité.
Évoquant sa mission pastorale, l’abbé Giovanni aime citer cette phrase de l’apôtre Jean « Si ton cœur t’accuse, sache que Dieu est plus grand que ton cœur ». Et il se souvient avec émotion de ces instants où le malade retrouve l’apaisement dans la puissance de la foi et de la parole de Dieu. « Lorsque la personne malade réclame ma présence, dit-il, je me rends à son chevet. Si elle souhaite prier, nous prions ensemble. Ses yeux devenus plus brillants expriment un profond merci. Lors de ces minutes d’écoute, même si peu de choses sont dites, c’est l’Eglise qui est présente ».
Visitée dans son EMS, une femme de 84 ans nous confie : « Les gens qui ont souffert apprécient la beauté de la vie et sont plus ouverts aux autres ». Puisse cette journée mondiale des malades nous donner à tous, souffrants ou bien portants, le sens de la beauté de la vie et de la solidarité.