À l’initiative de l’Aumônerie Genevoise Oecuménique auprès des Requérants d’Asile et des Réfugiés (AGORA), des dizaines de personnes se sont relayées à Genève, le 20 juin 2020, pour lire les noms d’hommes, femmes, enfants décédés sur les routes de l’exil vers l’Europe.
Depuis 1993 au mois de juin 2020, selon la liste compilée par UNITED, au moins 40 555 personnes ont perdu la vie sur les routes de l’exil vers l’Europe. Très probablement, des milliers d’autres n’ont jamais été trouvés.
Samedi 20 juin 2020, à l’occasion de la Journée mondiale des réfugiés, le diocèse de Lausanne, Genève et Fribourg a pris part à l’initiative « Les nommer par leur nom ». Elle consiste à nommer les personnes qui ont péri depuis 1993 sur les routes de l’exil vers l’Europe. La liste des noms a été répartie et lue en divers lieux du diocèse. À Genève, sur le parvis de l’église Sainte-Croix de Carouge, des dizaines de personnes se sont relayées de 10 h à 21 h pour la lecture d’environ 10 000 noms de personnes décédées.
Les passants ont été invités à écrire une lettre au Conseil fédéral pour demander une politique migratoire et d’asile plus solidaire.
Par cette démarche de lecture, il s’agit d’honorer toutes les personnes décédées et de protester contre leur mort. Mgr Alain de Raemy, évêque auxiliaire, s’est joint à la lecture de noms des migrants et des réfugiés disparus, avec l’abbé Pascal Desthieux, Vicaire épiscopal à Genève.
Cette lecture est douloureuse, ont témoigné plusieurs participants. Mais elle rend possible une prise de conscience du drame de milliers d’individus contraints à l’exil pour fuir la misère et la violence.
La liste des victimes est compilée par « UNITED for Intercultural Action ». Les données proviennent de recherches, des informations reçues des 550 organisations du réseau dans 48 pays et d’autres sources .
Les causes de décès sont nombreuses: la plupart des victimes de l’exil se sont noyées en Méditerranée. D’autres ont été abattues aux frontières, tuées par des trafiquants, se sont suicidées dans les centres de détention par désespoir, dépression et anxiété. D’autres encore ont été tuées après avoir été expulsées vers leur pays d’origine. Parmi les victimes, des bébés, des enfants, des adolescents, des femmes, des hommes, des familles entières. Leur nom n’est pas toujours connu.
Ce même jour, une quarantaine de personnes, dont Mgr Alain de Raemy et l’abbé Pascal Desthieux, se sont rassemblées pour un Cercle de silence, à la place du Cirque de Genève, de 12 h à 13 h. Il s’agissait du 50e Cercle de Silence à Genève.
L’évêque diocésain, Mgr Charles Morerod, a également rédigé un texte , mis à disposition des paroisses des quatre cantons du diocèse.
L’initiative « Les nommer par leur nom » a été lancée par la paroisse réformée de Heiliggeist et la « offene Kirche » à Berne.
Outre la Journée mondiale des réfugiés instaurée par l’ONU en 2001, l’Église catholique célèbre également, et depuis 1914, Journée mondiale du Migrant et du Réfugié (qui cette année aura lieu le 27 septembre).
Vous pouvez revivre cette journée de mémoire en regardant cette vidéo. Un immense merci à toutes les personnes qui se sont mobilisées.
Crédit images: ECR
SD&C, juin 2020