Le 12 septembre c’est la Journée nationale du don d’organes. A cette occasion la Fondation nationale suisse pour le don et la transplantation d’organes Swisstransplant souhaite attirer l’attention sur cette thématique qui bouscule les esprits.
Plus de 1400 personnes sont toujours en attente d’un organe en Suisse., « alors même que les sondages représentatifs montrent que 80 pour cent de la population suisse est favorable à un don d’organes. », affirme Swisstransplant. L’explication réside entre autres dans le taux de refus élevé lors des entretiens avec les proches du défunt, selon la Fondation. Elle souligne que dans plus de la moitié des entretiens la volonté de la personne décédée n’est pas connue.
Pour les proches, il est très difficile de prendre une décision dans une telle situation et il en résulte souvent un refus. Le taux de refus de plus de 60 pour cent relevé au cours des entretiens avec les proches est l’un des plus élevés au niveau européen, écrit Swisstransplant.
Mais des progrès sont visibles et aujourd’hui le Registre national du don d’organes de la Fondation compte 100 000 inscriptions. Le Registre permet à chacun de consigner sa propre décision, en faveur ou contre.
Une partie de la population suisse qui refuse le don d’organes invoque des motifs religieux. Il est donc important de rappeler que l’Eglise catholique romaine soutient le don d’organes. Néanmoins, l’Eglise ne porte pas de jugement moral sur les personnes qui refusent de donner leurs organes et ne force quiconque à donner ses organes.
Jean-Paul II, Benoît XVI, le pape François, ainsi que le catéchisme de l’Eglise catholique, indiquent clairement que le don d’organes est un acte noble et méritoire qui doit être promu et encouragé, a récemment rappelé la Commission de bioéthique de la Conférence des évêques de Suisse . Il s’agit d’un acte de profonde charité et de fraternité.
« L’Eglise catholique suisse encourage vivement toute personne à s’inscrire au registre national du don d’organes pour exprimer clairement sa volonté libre d’accepter ou de refuser le prélèvement d’un ou de plusieurs organes et à communiquer sa décision à ses proches », lit-on dans un document de la Commission publié en septembre 2019.
Le texte explique que le don d’organes a de profondes répercussions éthiques, religieuses et sociales. Les patients et leurs proches y sont souvent confrontés de manière inattendue et dans des circonstances difficiles.
Une maladie grave ou la mort d’un être cher sont des situations exceptionnelles. S’y ajoutent la pression du temps et la responsabilité de la décision au cas où un organe peut être reçu ou donné afin de préserver la vie et la santé d’un patient.
Pour cette raison, la Commission de bioéthique de la Conférence des évêques suisses souligne qu’il est essentiel de sensibiliser et d’informer tout un chacun de ce sujet important. Après avoir analysé certaines implications religieuses et éthiques de la transplantation d’organes, dans un document, elle rappelle que la culture du don est essentielle, tout en soulignant la nécessité d’une application consciencieuse des directives scientifiques et éthiques dans le traitement du donneur et des organes. Elle rappelle que le critère de l’autonomie et du libre consentement éclairé est central.
Dans une prise de position à la fin de l’année dernière, la Commission de bioéthique de la Conférence des évêques de Suisse soulignait aussi que prélever des organes en l’absence d’un consentement explicite de la personne vivante porte atteinte aux droits de la personnalité, selon l’art. 262, chap. 2, du Code pénal suisse.
En Suisse, la loi nationale sur la transplantation contient le principe de gratuité et l’interdiction du commerce d’organes.
Communiqué/SD&C, septembre 2020
crédit image: Swisstransplant