Le billet du vicaire épiscopale – La « sainte » insatisfaction
« Dans notre paroisse, ce sont toujours les mêmes qui font tout depuis longtemps et ne laissent pas de nouvelles personnes prendre des responsabilités ». « Après leur confirmation, les jeunes ne mettent plus les pieds à l’église ». « La génération 20-40 ans est si peu présente ». « Plus de mille personnes à Genève cherchent chaque nuit un endroit pour dormir »…
Ces constats nous font souffrir et provoquent en nous une insatisfaction. Cette liste n’est pas exhaustive : vous pouvez y ajouter vos propres insatisfactions.
Elles peuvent nous faire sombrer dans l’amertume. Mais lors de la session des agents pastoraux genevois en novembre dernier, on nous a dit que ces insatisfactions sont précieuses, car c’est à partir d’elles que nous pouvons puiser l’énergie pour opérer des changements nécessaires.
Car ce n’est pas facile de faire des changements. Quand on propose une évolution, le groupe va réagir, même inconsciemment, et tout faire pour que rien ne bouge. Or, nous le savons, que ce soit dans l’histoire d’une nation, d’une paroisse ou de nous-mêmes, c’est quand une situation ne va vraiment pas que l’on se mobilise pour faire changer l’ordre ancien. Ces changements sont nécessaires, car ce qui fonctionnait bien autrefois peut être aujourd’hui un frein pour le dynamisme de la communauté. Les solutions d’hier peuvent devenir les problèmes d’aujourd’hui : il nous faut trouver d’autres solutions.
Alors, je vous propose de travailler sur votre insatisfaction. Qu’est-ce qui vous insatisfait le plus actuellement ? À partir de ce constat, qu’est-ce que vous aimeriez mettre en œuvre pour provoquer un changement ? Ce sera alors une « sainte » insatisfaction !
Abbé Pascal Desthieux, vicaire épiscopal