En visite à Greccio, la commune de l’Italie centrale où saint François mis en place la première crèche vivante de la Nativité, le Pape a signé une lettre apostolique, intitulée «Admirabile signum», sur la signification et la valeur de la crèche de Noël.
« Pourquoi la crèche suscite-t-elle tant d’émerveillement et nous émeut-elle ? Tout d’abord parce qu’elle manifeste la tendresse de Dieu », répond le Saint-Père.
« En contemplant la scène de Noël, nous sommes invités à nous mettre spirituellement en chemin, attirés par l’humilité de Celui qui s’est fait homme pour rencontrer chaque homme. Alors nous découvrons qu’Il nous aime jusqu’au point de s’unir à nous, pour que nous aussi nous puissions nous unir à Lui », affirme le pape.
« Par cette lettre je voudrais soutenir la belle tradition de nos familles qui, dans les jours qui précèdent Noël, préparent la crèche. Tout comme la coutume de l’installer sur les lieux de travail, dans les écoles, les hôpitaux, les prisons, sur les places publiques (… )On l’apprend dès notre enfance : quand papa et maman, ensemble avec les grands-parents, transmettent cette habitude joyeuse qui possède en soi une riche spiritualité populaire. Je souhaite que cette pratique ne se perde pas ; mais au contraire, j’espère que là où elle est tombée en désuétude, elle puisse être redécouverte et revitalisée »
La lettre apostolique passe en revue sur les différents signes de la crèche à commencer par le ciel étoilé dans le silence de la nuit. «Sa présence apporte la lumière là où il y a les ténèbres et illumine ceux qui traversent l’obscurité profonde de la souffrance.»
Autre signe mis en exergue : les paysages souvent faits de ruines d’anciennes maisons et de palais, le «signe visible d’une humanité déchue» que Jésus est venu «guérir et reconstruire».
Il y a aussi les montagnes, les ruisseaux, les moutons qui montrent que «toute la création participe à la fête» qu’est la venue du Messie.
Les anges et l’étoile de Bethléem sont les signes que «nous aussi, nous sommes appelés à nous mettre en route pour atteindre la grotte et adorer le Seigneur».
Les bergers nous disent que «ce sont les plus humbles et les plus pauvres qui savent accueillir l’événement de l’Incarnation», comme d’ailleurs les santons des mendiants. «Les pauvres, en effet, sont les privilégiés de ce mystère et, souvent, les plus aptes à reconnaître la présence de Dieu parmi nous», alors que «le palais d’Hérode est en quelque sorte fermé et sourd à l’annonce de la joie», note le Pape dans sa lettre.
En naissant dans la crèche, «Dieu lui-même commence la seule véritable révolution qui donne espoir et dignité aux non désirés, aux marginalisés : la révolution de l’amour, la révolution de la tendresse», écrit François.
Dans les crèches apparaissent aussi souvent des santons qui semblent n’avoir aucune relation avec les récits évangéliques, cela signifie, explique François, que «dans ce monde nouveau inauguré par Jésus, il y a de la place pour tout ce qui est humain et pour toute créature». Le berger y a sa place comme le forgeron, le boulanger, les musiciens, les femmes portant des cruches d’eau ou les enfants qui jouent. Ils représentent «la sainteté au quotidien, la joie d’accomplir les choses de la vie courante d’une manière extraordinaire, lorsque Jésus partage sa vie divine avec nous».
Dans la grotte, se trouvent Marie et Joseph. Marie témoigne «de la façon de s’abandonner dans la foi à la volonté de Dieu». Quant à Joseph, «il est le gardien qui ne se lasse jamais de protéger sa famille».
Evidemment dans la crèche, se trouve le petit Jésus: «Dieu déconcerte, il est imprévisible et continuellement hors de nos plans» ; il se présente ainsi «dans un enfant, pour être accueilli dans nos bras. Dans la faiblesse et la fragilité, se cache son pouvoir qui crée et transforme tout» avec amour. «La crèche nous fait voir, nous fait toucher cet événement unique et extraordinaire qui a changé le cours de l’histoire», lit-on dans cette lettre.
Enfin, quand se rapproche la fête de l’Épiphanie, on installe dans la crèche les santons des Rois mages, le signe qu’on peut partir de très loin pour rejoindre le Christ.
Et le Pape de conclure: «la crèche fait partie du processus doux et exigeant de la transmission de la foi». La manière dont on installe la mangeoire n’est pas importante, ce qui compte «c’est que cela soit signifiant pour notre vie», qu’elle reflète l’amour de Dieu pour nous, «le Dieu qui s’est fait enfant pour nous dire combien il est proche de chaque être humain, quelle que soit sa condition»; «et à éprouver en cela le bonheur».
Source Vatican, news – décembre 2019
A voir: Vidéo de la visite de la crèche par le pape sur Vatican News