Tridumm vient du latin et signifie « un espace de trois jours ». La semaine sainte constitue le point cardinal de l’année liturgique. Mais entre son début avec le Dimanche des Rameaux et son épilogue, lors du dimanche de Pâques, il y a trois jours qui concentrent, comme un point lumineux, le grand mystère de la mort et de la résurrection du Christ.
La fin commence par un repas qui a lieu le jeudi soir. La Cène réunit Jésus et ses disciples ; c’est un moment solennel de communion et de partage. Le partage du pain et du vin traverse le temps ; c’est l’Eucharistie qui permet cette rencontre entre le Christ et nous. Et cette déclaration : « Vous ferez cela en mémoire de moi ». Le même soir, il lave les pieds de ses disciples, signifiant ainsi que nous devons vivre dans la charité et le don aux autres.
Le lendemain, vendredi, c’est le début de la Passion. Le christ est jugé par Ponce Pilate. Il est supplicié et condamné à être crucifié. Le Vendredi Saint s’est la manifestation de l’amour de Jésus dans la mort : « Ayant aimé les siens qui étaient dans le monde, il les aima jusqu’au bout » (Jean 13, 1). Nous nous rappelons la mort et la souffrance de Jésus. De nombreux Chemins de Croix, dans le monde, commémorent cet épisode unique qui est l’expression ultime de l’amour du Christ. Sa souffrance est également la nôtre. Ce jour-là, les chrétiens observent un temps de jeûne et d’abstinence. C’est un jour de recueillement et de prière.
Le samedi est un jour de l’absence apparente de Dieu : Dieu est caché, comme on le lit dans une homélie du IVème siècle : « Que se passe-t-il? Aujourd’hui, un grand silence enveloppe la terre. Un grand silence et un grand calme. Un grand silence parce que le Roi dort… Dieu s’est endormi dans la chair, et il réveille ceux qui étaient dans les enfers »
Après le silence de la mort, après les larmes de Marie au pied de la Croix et la dispersion des disciples, voici le temps de la Grande Espérance, car le Christ renaît d’entre les morts.
« Le Christ est ressuscité ». C’est le point culminant du Triduum qui s’exprime dans ces paroles. C’est non seulement une annonce de joie et d’espérance, mais également un appel à la responsabilité des fidèles et à la Mission. Cette joie s’exprime dans le cadre du repas familial, la fin du jeûne et une sorte de renaissance que nous partageons tous. Ce chemin, ce point d’orgue que constitue la Résurrection, c’est le centre de notre foi, le noyau de notre Espérance.
« Le Christ, notre Pâques, a été immolé, comme l’agneau, il a été immolé. C’est pourquoi le monde ancien s’en est allé, un monde nouveau est déjà né » (1 Cor 5,7 et 2 Cor 5,17). Ainsi parle Saint Paul. Lavés de nos péchés, car le Christ est mort pour nous, c’est désormais un renouveau qui nous est offert. Ces trois jours proposent aux chrétiens le salut accompli par le Christ. Grâce à sa mort et sa Résurrection, la grande espérance est à notre portée. Il nous est possible dès lors de forger notre futur, notre destin dans la Foi en Dieu le Père et son fils.
SD&C, avril 2020