Genève, 8 juin 2023 – La situation financière de l’Église catholique romaine à Genève (ECR) est difficile. Les comptes 2022 font ressortir un déficit comptable de près de 6 millions de francs, imputable en premier lieu aux mauvais résultats des placements financiers. La part de déficit structurel est d’un million de francs et résulte de la baisse tendancielle des dons. Pour les années à venir, prévoir les recettes avec précision reste un défi, mais l’ECR se veut confiante car elle sait pouvoir compter sur les catholiques de notre canton. D’autre part, l’inauguration de la Maison d’Église au Sacré-Cœur prévue en 2024 ouvre de nouvelles dynamiques.
L’Église catholique romaine à Genève (ECR) finance ses activités par les dons, les revenus de son patrimoine immobilier et ceux des placements financiers, alors qu’elle ne reçoit aucun soutien public. Après des résultats comptables positifs les trois années précédentes, en 2022 l’ECR a renoué avec les chiffres rouges, en dépit d’une stricte discipline en matière de dépenses. Il s’agit d’un déficit principalement comptable, mais pas uniquement.
Les comptes 2022 de l’ECR présentent un déficit de Frs 6’157’648, selon les chiffres communiqués lors de l’Assemblée générale de l’ECR, le 7 juin dernier au Cénacle. Dans le détail, pour l’année 2022, les produits d’exploitation (dons, contributions et autres revenus) se sont élevés à environ 7,35 millions de francs et le résultat net du secteur immobilier a dépassé les trois millions de francs. Le résultat financier net (placements) affiche une perte de 5,3 millions de francs.
« Nous avons principalement subi, comme beaucoup, les aléas de la bourse », a expliqué Dominique Pittet, Secrétaire général de l’ECR, l’organe financier et administratif de l’Église catholique romaine dans le canton. « L’important déficit des placements ne se réalisera que si nous vendons des titres à perte. Il est donc de nature comptable », a-t-il commenté. « Or, nous avons un horizon de placement à long terme et nous pouvons attendre la remontée des cours », a-t-il poursuivi, en soulignant que seule la fortune fait l’objet de placements.
Les dons financent exclusivement les salaires des personnes engagées en Église, prêtres et laïcs. Avec la contribution ecclésiastique volontaire, ils représentent pour plus de 50 % du budget (d’un montant total de 12,7 millions de francs*). Les dons sont cependant tendanciellement en baisse et ont reculé d’environ un million de francs en cinq ans, ce qui correspond à l’important déficit structurel, a souligné M. Pittet, en remerciant chaleureusement les donateurs de l’ECR pour leur soutien, ainsi que les paroisses catholiques genevoises qui ont apporté en 2022 une contribution de près de 623’000 francs à l’ECR.
Pour revenir à l’équilibre, l’ECR explore diverses pistes. Il s’agit notamment de dynamiser ses campagnes d’appel aux dons, afin de toucher plus largement les catholiques du canton et de mieux les sensibiliser. Par ailleurs, des projets immobiliers sont prévus ces prochaines années et devraient générer rapidement des revenus. Enfin, une reprise des marchés financiers, déjà en cours, devrait permettre à l’ECR de voir sa fortune revenir au niveau d’antan.
La réalisation de la « Maison d’Église », qui verra le jour à l’église du Sacré-Cœur ravagée par les flammes en juillet 2018, permet également d’envisager l’avenir avec un nouvel élan.
Au terme des travaux de rénovation, dans les premiers mois de l’année 2024, le bâtiment sera doté d’espaces multiples et abritera un lieu de culte entièrement rénové, des bureaux pour de nombreux collaborateurs de l’ECR et de la paroisse, des salles de réunion, une salle de fête et un restaurant ouvert au public. De nombreux donateurs se sont mobilisés pour financer ce projet d’avenir. « C’est un projet fédérateur qui porte l’élan de l’Église de demain, un lieu de vie, de joie et de rencontres », a insisté Benoît Carron, Président du comité de l’ECR.
L’Assemblée générale a approuvé les comptes 2022.
* Les charges se composent principalement des salaires de la centaine d’agents pastoraux (prêtres, diacres, laïcs et religieuses) et du financement des activités des services pastoraux et aumôneries.