Le 14 juin, les femmes manifesteront pour plus de respect et d’égalité salariale. Notre Église cantonale donnera un jour de congé-payé aux femmes (ainsi qu’aux hommes qui souhaitent être solidaire de cette grève et y participer).
C’est l’occasion de faire un point sur l’engagement et la responsabilité des femmes dans notre Église. La situation est paradoxale : si les femmes sont majoritaires dans les assemblées et services d’Eglise, elles sont absentes dans les postes à hautes responsabilités confiées la plupart de temps à des cardinaux, évêques ou prêtres. Nous espérons que la réforme de la Curie, qui arrive à terme, donnera prochainement la possibilité à des femmes de présider des Dicastères. Un laïc préside actuellement le Dicastère de la communication, ce qui semblait encore impensable il y a quelques années.
Et à Genève ? Sur les 14 services (comme la formation, le catéchuménat, la pastorale des jeunes…) et aumôneries (des hôpitaux, prisons, requérants d’asile…), 13 sont sous la responsabilité de femmes. Certaines sont à la tête de services importants, comme la pastorale de la santé qui engage une quinzaine d’aumôniers et supervise des dizaines de bénévoles.
Qu’en est-il des salaires ? Il n’y a pas de différence de salaire entre les hommes et les femmes, et à formation égale, une assistante pastorale gagne plus qu’un prêtre.
Certes, les paroisses et les équipes pastorales sont sous la responsabilité de curés, et donc d’hommes. Mais nous allons franchir un pas cet été en confiant les trois paroisses de l’Unité pastorale Salève à une assistante pastorale, tandis que le jeune prêtre Fidei Donum, qui viendra de Guinée pour se mettre au service de ces paroisses, sera nommé vicaire (et non curé).
Vous voyez, on avance, mais il y a encore bien du chemin à faire. Voilà pourquoi notre Eglise soutient la grève des femmes du 14 juin !
Abbé Pascal Desthieux
Vicaire épiscopal