« Cela fait du bien de se retrouver ! » s’exclame Virginie, aumônière à l’AGORA. C’est le constat unanime de la trentaine d’agents pastoraux laïcs engagés en Eglise réunis pour une formation durant deux jours dans la Communauté des diaconnesses de Saint Loup , au nord de Lausanne, en juin.
La période du Covid avait empêché cette rencontre qui a lieu d’ordinaire tous les deux ans.
Venus d’horizons et d’engagements différents (paroisse, aumônerie de la santé, des milieux ouverts, des personnes sourdes et malentendantes…), les agents pastoraux laïcs se retrouvent régulièrement lors de réunions organisées par le bureau de l’APLG (Assemblée des Agents pastoraux laïcs à Genève), leur association « faitière ». Mais les occasions de partager et de vivre un temps fort ensemble ne sont pas si fréquents. « Nous courrons tous beaucoup » concède Martha, de l’Unité Pastorale Carouge-Salève-Acacias. Cette retraite-formation est donc importante pour se poser à la fois seul.e… et ensemble.
Cette année, la formation était pensée dans la continuité du synode, un moment propice à des remises en question et de nouveaux élans ! Jouissant du très beau parc des diaconnesses et de l’ombre salvatrice des arbres, chacun se disperse pour des temps de relecture personnelle, puis les discussions vont bon train par petits groupes.
Guidés par le texte de Luc 6, 46-49, (Et pourquoi m’appelez-vous en disant : “Seigneur ! Seigneur !” ) les agents pastoraux laïcs ont été invités à réfléchir sur les « fondations » personnelles et communautaires et les changements éventuels à mettre en place dans leurs différents lieux d’engagement.
« Le Seigneur a besoin de maisons qui tiennent. Aussi en cette période de la vie de l’Église où le moindre orage fait bondir les torrents hors de leurs berges » , propose Isabelle dans un temps de méditation.
« Prenons le temps de relire la Parole proposée aujourd’hui et de chercher en nous et sur nos chemins où se trouvent les rocs, les fondations inébranlables et où se trouvent les terrains sablonneux, ceux susceptibles d’ébranler toute construction ».
« De quelle Eglise rêvons-nous… » est le deuxième fil rouge des discussions. Pour les aider dans leurs réflexions, les organisatrices avaient invité l’évêque de Bâle Mgr Felix Gmür.
Depuis plusieurs années, celui-ci prend des décisions considérées comme novatrices dans son diocèse. Récemment, il a ainsi nommé un duo mixte comme Délégués épiscopaux en la personne de la théologienne en pastorale Marie-Andrée Beuret et du diacre Didier Berret. Ce n’est donc pas un hasard s’il va répéter à plusieurs reprises lors des échanges qu’il est « important que les équipes soient mixtes, jeunes et vieux, hommes et femmes, prêtre et laïcs ; c’est plus créatif et lié à la réalité». Malgré un agenda chargé, il prend le temps de partager ses intuitions et sa vision de l’Eglise et de son diocèse.
Revenant sans cesse à l’Evangile et à l’exhortation apostolique « Evangelii Gaudium » du pape François, il livre certaines clés de réflexion. A la question « quelle ligne directrice faut-il suivre quand on réfléchit à la pertinence de maintenir certaines activités », il répond ainsi : « il faut parfois accepter que des projets meurent, il faut toujours interroger le sens de ce que nous faisons ! » Tout en concédant que les réalités structurelles sont très différentes entre Bâle et Genève, la discussion est jugée par toutes et tous très fructueuse et inspirante…
Malgré un temps orageux, un vent frais et salutaire a soufflé sur les participants !
VH, Juin 2022
Images – Les agents pastoraux laïcs en formation – © Laurence Faulkner Sciboz / Anne-Claire Rivollet