Les évêques et abbés territoriaux suisses se sont rendus à Rome du 22 au 27 novembre 2021 pour la visite ad limina. Ils ont rencontré le pape François.
La visitatio ad limina apostolorum est la visite des évêques, effectuée à intervalle régulier, des tombes des apôtres Pierre et Paul, avec une audience auprès du Pape et des entretiens avec divers offices de la Curie romaine sur des thématiques ecclésiales et sociales actuelles.
La question du renouveau de l’Église a été au cœur de l’audience d’une grande cordialité avec le Pape François. Celui-ci a souligné à plusieurs reprises que ce renouveau était avant tout spirituel et qu’il prend naissance dans chaque personne croyante, par l’échange et le dialogue avec autrui, toujours dans le souci de maintenir l’unité. Le Saint‑Esprit et la prière sont les clés ouvrant de nouveaux horizons. Il ne saurait alors être question de personnes de second rang. Un rôle plus important doit être accordé aux femmes dans la vie de l’Église. Le Pape estime enfin que l’échange et le dialogue, ainsi que la prière, indiqueront les formes que ces rôles prendront concrètement.
« Le pape François nous a dit que c’est chemin faisant qu’il fallait découvrir la place de la femme dans notre Église », a déclaré Mgr Félix Gmür, président de la Conférence des évêques suisses (CES), lors d’une conférence de presse organisée au Vatican, le 29 novembre 2021, dans les locaux de la Garde Suisse.
Les évêques suisses ont porté la question de la place des femmes à l’attention du pontife. Elle avait été soulevée en amont par le Conseil des femmes, une entité rattachée à la CES, qui avait transmis une note aux évêques. « C’est un sujet que nous avons abordé à chaque fois, dans chaque dicastère », assure Mgr Gmür.
Le pontife, explique le prélat, n’a « fermé aucune porte » sur cette question, mais a demandé du temps. « Nous n’avons pas la réponse maintenant. Lui non plus », a-t-il affirmé, cité par cath.ch/I.Media. Il a aussi souligné l’importance d’un dialogue « qui se soucie de l’unité ». « L’important sur ce sujet, c’est la discussion », estime l’évêque de Bâle. « Si je dis ‘Il faut que les femmes soient ordonnées prêtres’, on ne peut plus discuter, on ne peut que répondre par oui ou par non », explique-t-il, et ça, le pape n’aime pas ! ».
Le Bâlois estime que l’Église est en chemin pour trouver en son sein un rôle « plus actif et plus pertinent » pour les femmes. « Parfois ça va vite », souligne-t-il.
Les rencontres des évêques avec les divers offices étaient placées sous le signe de l’itinéraire synodal à l’échelon mondial.
Elles ont été marquées par la volonté ferme de renouveau spirituel de l’Église, par une tonalité fraternelle et sororale, par l’écoute et le conseil, avec comme objectif de cheminer ensemble et de trouver ensemble des réponses aux questions. L’anthropologie chrétienne et le témoignage chrétien, les opportunités de transmission de la Foi actuelles, les services et offices religieux ainsi que la cohabitation des clercs et laïcs, notamment les femmes, ont été des sujets de discussion récurrents. Les membres de la CES ont également constaté à Rome une meilleure compréhension du système dual.
Assemblée
Le 29 novembre 2021, les évêques suisses ont en outre tenu leur 334e assemblée à la Casa Santa Marta au Vatican.
Communiqué Conférence des évêques suisses (CES)/cath.ch, agences, 30 novembre 2021
La Conférence des évêques suisses a été fondée en 1863. Eelle regroupe les évêques catholiques de tous les diocèses et les abbés des abbayes territoriales de Suisse. L’organe suprême est l’assemblée plénière de tous les évêques, qui se réunit quatre fois par an.
Image: site CES