Depuis le Moyen-Âge et le culte des reliques, les processions visant à célébrer un événement religieux sont nombreuses et très variées sur le plan de la ferveur ou du type de représentation. Les processions de l’Assomption qui célèbrent la montée au ciel de la Vierge Marie, Mère de Dieu, est fêtée le 15 août de façon solennelle.
En 1863, le roi Louis XIII désirant un héritier consacre la France à la Vierge Marie sous le titre de son Assomption. Il demande à ses sujets de faire, tous les 15 août, une procession dans chaque paroisse afin d’avoir un fils. Comme Louis XIV naît l’année suivante, la fête célébrée par le vœu de Louis XIII prend une importance particulière en France. Dès lors, cette date sera celle de la célébration de l’Assomption de Marie. Cette date du 15 août serait également celle de la première consécration à Jérusalem de la première église dédiée à Marie au Ve siècle, après le concile d’Ephèse en 431.
Peu de textes relatent cet événement car, on sait très peu de chose sur la fin de vie de Marie. Aucun texte du nouveau testament n’évoque ses dernières années et ce sont donc des textes apocryphes et des légendes qui ont comblé ce vide.
Le mystère autour de sa mort est notamment lié à sa sainteté, à son caractère virginal et au fait qu’elle ait été préservée du pêché originel, par la Grâce de Dieu. Dans ces conditions, il est donc complexe de lui attribuer une fin « classique ». Plusieurs hypothèses sont donc nées, au cours de l’histoire sur ce qu’il est advenu de Marie à la fin de sa vie. En Orient, Jean Damascène rapporte la tradition de l’Église de Jérusalem à ce sujet : selon lui, Juvénal, évêque de Jérusalem, se voit demander lors du concile de Chalcédoine le corps de Marie par le couple impérial, Marcien et Pulchérie. Juvénal répond que Marie est morte entourée de tous les apôtres, sauf Thomas, qui est en retard.
À son arrivée, quelques jours plus tard, Thomas demande à voir la tombe, mais celle-ci s’avère vide ; les apôtres en déduisent alors qu’elle a été emportée au ciel. Une autre tradition rapporte que l’Assomption a lieu à Éphèse, dans la maison connue aujourd’hui comme la « Maison de la Vierge Marie », accompagnée de l’apôtre Jean, à qui le Christ, sur la croix, avait confié Marie. La première allusion attestée ne date que de la fin du IXe siècle, dans un manuscrit syriaque qui rapporte que Marie suit Jean à Éphèse et qu’elle y meurt. Les seules autres sources prémodernes sont trois auteurs syriaques des XIIe et XIIIe siècles.
Le 1er novembre 1950, Pie XII officialise en quelque sorte la fête mariale qui existe depuis quatorze siècles en proclamant que l’Assomption doit être désormais considérée comme un dogme de foi divinement révélé par Dieu. Marie, ayant été préservée du péché originel et n’ayant commis aucun péché personnel a été élevée à la gloire du ciel, après la fin de sa vie terrestre, en corps et en âme. Rien n’obligeait, en effet, son enveloppe charnelle à attendre la résurrection des corps à la fin des temps. (Constitution Munificentissimus Deus, 1er novembre 1950).
En France, depuis le vœu de Louis XIII qui place le royaume de France sous la protection de Notre-Dame de l’Assomption, les processions de l’Assomption sont traditionnellement suivies et donnent souvent lieu à des festivités, feux d’artifices, etc., comme à Biarritz ou Chartres. Celle de Paris se tient depuis quelques années dans un bateau sur la Seine, où l’on sort la statue d’argent de la Vierge conservée à Notre-Dame. Le pèlerinage fluvial se fait toujours la veille le 14 août.
Plusieurs bateaux descendent la Seine pour ensuite remonter du côté sud de l’île de la Cité. Les pèlerins ont des bougies entre les mains et des prières à la bouche. Lors de ces processions ou en conclusion de celles-ci, souvent est dite une prière pour la France. Le sanctuaire de Lourdes connaît alors ses plus grandes heures d’affluence.
En Belgique, le 15 août en Outremeuse débute par une procession et trois jours de festivités. Également, ont lieu des offices et processions aux flambeaux à Banneux et aux sanctuaires de Beauraing.
En Espagne, les fêtes se déroulent partout. C’est à Elche, très particulièrement où a lieu une Fête très ancienne avec la représentation dans sa basilique du grandiose Mystère d’Elche.
Des pèlerinages ont également lieu comme en Pologne à Częstochowa, en Croatie à Proložac, etc.
Des processions de l’Assomption suivies par de grandes foules se tiennent également en Italie notamment en Calabre et en Sicile (à Palerme, Messine, Novara di Sicilia), en Amérique latine, aux Philippines, et en Afrique.
Le 15 août est la date de la Fête nationale de l’Acadie. Marie est un des symboles de l’Acadie.
En conclusion, il faut préciser que l’importance de la dimension « laïque », en France ajoutée, depuis 2015 aux attentats et au plan « vigie-pirate » ont pour le moins réduit la ferveur des processions ainsi que leur périmètre d’expression. A Paris, la procession du 15 août est placée sous haute surveillance policière.