Toutes les archives du Vicariat datant d’avant 1900 seront prochainement versées aux Archives du Canton. Avant ce déménagement, l’Eglise catholique romaine-Genève (ECR) a confié les documents à l’entreprise Docuteam pour leur tri, leur classement et traitement. Récit de la visite des locaux de Docuteam à Yverdon-les Bains.
En ce 22 avril, nous nous rendons dans les locaux de Docuteam, autrefois Les Ateliers Merlin d’Yves Yersin, le réalisateur des “Petites Fugues”, sis dans l’ancienne entreprise Leclanché. Nathalie et Vanessa nous accueillent et nous guident entre les étagères de cartons et de documents en cours de traitement.
Vanessa Bilvin-Krause est archiviste et Nathalie Guillod-Falconet membre de la direction de Docuteam, l’entreprise à qui le Vicariat épiscopal a confié l’ensemble des archives antérieures à 1900 pour leur tri, leur classement et un reconditionnement pour leur conservation.
Il s’agit de dossiers de toutes sortes et de provenances diverses : correspondances avec les fidèles, les paroisses, les autorités ou le Vatican, documents officiels ou administratifs, écrits sur le protestantisme, sermons et pièces diverses.
Les pages d’histoire se mêlent aux anecdotes, comme celles que relatent les documents sur le Kulturkampf ou sur les prêtres “intrus”, qui avaient accepté les conditions de la Révolution, les lettres signées par saint François de Sales, Germaine de Staël, ou encore les fiches d’emprunt de la Société de lecture de Genève, signées par Henry Dunant !
Un minutieux travail d’analyse permet de classer les documents en fonds, séries et dossiers, expliquent Vanessa et Nathalie à la petite délégation du Vicariat. Elle est composée de Nathalie Martinoli, archiviste, Frédéric Chevalier, adjoint du Secrétaire général, et Silvana Bassetti, responsable de l’Information.
Pour les textes manuscrits, « une fois que l’on a identifié une graphie, cela nous aide à identifier l’auteur du manuscrit », précisent les archivistes.
Vanessa et Nathalie de Docuteam mentionnent le bon état des documents du Vicariat constitués, avant 1850, essentiellement de papier chiffon et de parchemin. Ils sont composés de plusieurs fonds patrimoniaux, avec des pièces manuscrites et imprimées.
En voici quelques-uns :
les documents en partie réunis par Jules Vüy (1815-1896), avocat, politicien et écrivain Carougeois, incluant entre autres des actes notariés et des documents concernant les relations de l’institution avec différentes entités ;
ceux du curé Jean-François Vuarin (1769-1843)
ou encore ceux relatifs à l’évêque et cardinal Gaspard Mermillod (1824-1892).
« Le projet d’archivage permettra de trier, classer, décrire et conditionner pas moins de 16 mètres linéaires de documents auxquels chercheurs, historiens, théologiens et autres fervents amateurs pourront accéder. Ces documents seront répertoriés dans la base de données des archives de l’État de Genève », explique Nathalie Martinoli.
« Cette disponibilité contribuera à renforcer la visibilité de l’Église catholique dans le patrimoine historique genevois, à stimuler la recherche scientifique, mais aussi à étoffer les connaissances sur le pluralisme religieux et idéalement favorisera la compréhension et le respect mutuels des différentes communautés », ajoute-t-elle.
Les archives postérieures à 1900 restent au Vicariat, qui conserve ainsi les archives courantes (1 an), intermédiaires (2-10 ans), définitives ou historiques (dès 11 ans).
(NM/ Sba)
Paru dans le Courrier pastoral (mai 2021)