BILLET DU VICAIRE ÉPISCOPAL
Un fait divers m’a interpellé au cours de cet été. Un aumônier militaire a proposé à une troupe de cadres qui avait dû rester en service pendant le week-end en raison des mesures sanitaires, de marquer le dimanche par une petite célébration religieuse.
Mais voilà qu’il a osé citer quelques versets de la Bible, du livre de l’Ecclésiaste. Pire, il a invité les militaires à prier avec lui en récitant un Notre Père. Même si les militaires devaient savoir qu’ils n’étaient nullement obligés d’assister à ce service religieux, certains ont dit avoir été choqués, voire blessés, par ce moment ressenti comme une atteinte à leur liberté de croyance.
La dépêche de la RTS ajoute une circonstance aggravante à ce qu’elle qualifie d’incident : « ce bataillon est composé majoritairement de Genevois, un canton laïque où l’Etat doit observer une stricte neutralité religieuse ».
L’aumônerie militaire a beaucoup évolué ces dernières décennies. J’ai été moi-même pendant plus de 20 ans aumônier des places d’armes de Colombier et de Drognens (Romont). J’ai commencé chaque rencontre avec les recrues en leur assurant que je respectais profondément les convictions de chacun, que je ne venais en aucun cas faire du prosélytisme, mais juste leur apporter un soutien, spécialement en cas de moments difficiles.
J’ai aimé ces marches de 15 km où je pouvais discuter quelques minutes personnellement avec chaque recrue, et je n’ai jamais été mal reçu.
Cet « incident » est un signe que la foi chrétienne devient minoritaire dans notre pays. Il peut nous rappeler aussi combien il est important de former, « d’équiper » des jeunes croyants pour qu’ils soient, dans un profond respect, des témoins auprès de leurs contemporains.
Bonne rentrée pastorale !
Abbé Pascal Desthieux
Vicaire épiscopal
1er septembre 2020