A Genève, la crise sanitaire affecte les préparations au mariage à l’Eglise et peut faire subir aux fiancés des tensions émotionnelles fortes. L’abbé Philippe Matthey, prêtre de Notre-Dame des Grâces, qui accompagne tous les ans des fiancés, encourage les couples à prendre le temps nécessaire pour ne pas s’user affectivement.
Les couples souhaitant se marier à l’Eglise sont moins nombreux cette année que d’habitude. L’abbé Philippe Matthey, prêtre à la paroisse Notre Dame des Grâces, au Grand-Lancy, accompagne chaque année dix à douze couples de fiancés. Mais depuis le début de la pandémie, il y a beaucoup moins de demandes de préparation au mariage, « autant dans la région où je suis en paroisse que dans la pastorale familiale », explique-t-il. « Les mariages envisagés il y a un an n’ont pas eu lieu, ou ont été reportés. Quelques demandes se manifestent pour 2022, mais pas beaucoup. » Il n’a célébré que deux mariages en 2020.
« Cela a été très douloureux pour les couples qui devaient se marier cette année. Je pense notamment à des fiancés que j’accompagne, qui devaient se marier en avril dernier, puis qui ont reporté à septembre, et qui ont une nouvelle fois été contraints de renvoyer la date. »
En tant qu’accompagnateur, son défi est de garder le lien avec ces couples qui souhaitent ultimement recevoir le sacrement du mariage, car beaucoup sont découragés. Préparer une fête aussi importante implique en effet un engagement émotionnel et affectif très important. Des couples qui ont passé plusieurs mois à s’investir dans un événement finalement annulé peuvent être émoussés, psychologiquement et émotionnellement. « Plusieurs couples m’ont dit qu’ils n’étaient pas prêts à se réinvestir dans ce projet maintenant, tant qu’il n’y a pas de visibilité sur l’évolution de la crise sanitaire », raconte-t-il.
L’abbé Matthey reste disponible pour les couples qui ont dû reporter leur mariage, ou qui souhaitent se préparer à ce sacrement. « Beaucoup de projets ont été annulés, dans beaucoup de domaines », continue-t-il. « Mais le mariage est un projet de vie unique, et cela doit être encore plus difficile d’assumer les incertitudes qui lui sont liées en ce moment. J’admire les fiancés qui affrontent cela, et je tâche de les aider au mieux dans leur cheminement. »
Photo par Annie Spratt