Durant la Semaine Sainte nous vous proposons une méditation quotidienne, signée par une femme. Aujourd’hui, nous donnons la parole à Catherine Ulrich-Tapparel.
Lectures du 7 avril 2020 – Mardi Saint
Pour nous aider à traverser l’épreuve que nous vivons actuellement, nous pourrions prendre du temps pour revisiter les récits bibliques.
Nous verrions que la Bible parle abondamment de périodes comme la nôtre. Dans le pays d’Israël des tribus entières ont été touchées par la famine, la pandémie, les catastrophes naturelles, les guerres ; de nombreuses familles ont été poussées à l’exil pour survivre. Dans ces moments de la vie du peuple hébreu les femmes et les hommes ont espéré un signe de Dieu. Aujourd’hui, les audiences des émissions religieuses battent tous les records. A en croire le nombre de propositions sur les réseaux sociaux, de plus en plus de gens ont besoin de se tourner vers Dieu.
Entre les séances de télétravail nos journées sont ponctuées par divers rendez-vous : à 7h chaîne de prière sur WhatsApp, à midi Notre Père avec le pape, au dessert méditation en musique, à 20h allumer une bougie à l’appel des Églises chrétiennes, sans oublier les applaudissements à 21h pour toutes les personnes qui œuvrent pour le bien commun. Nos prières montent de partout !
Au début de sa mission, Jésus lui-même a connu une forme de confinement. Il est resté seul durant quarante jours dans le désert. Après avoir résisté à toutes les tentations destinées à lui faire abandonner la partie, il a commencé sa mission : aller à la rencontre des gens, s’approcher des malades, des exclus, des laissés pour compte. Et puis est arrivé le deuxième temps de désert qu’a traversé Jésus, un temps de souffrance et de solitude où ceux qui le suivaient l’ont abandonné. Même ses plus proches disciples ont failli. Pierre l’a renié, Judas l’a trahi.
Qu’ont fait les autres, comment l’ont-ils soutenu ? Il semble que cette période troublée ait vu chacun se replier sur soi. L’évangile qui est proposé à notre lecture aujourd’hui nous dit que Satan entra en Judas. Ainsi, Satan est revenu à la charge après avoir tenté Jésus une première fois dans le désert, comme une force qui vient de l’intérieur lorsque tout va mal pour nous faire lâcher prise.
Durant ce temps de confinement, de désolation, ce temps où nous sommes séparés de ceux que nous aimons, ne laissons pas cette voix monter du fond de nous-mêmes. Comme Jésus, fortifions notre foi en résistant au découragement. Tournons-nous vers notre prochain comme Il nous l’a demandé. Soyons témoins de sa Vie en nous dans la présence auprès des plus vulnérables. Notre tâche est de nous manifester d’une manière ou d’une autre, de continuer à nous engager pour réconforter et aider.
Durant cette semaine sainte, nous ne pourrons pas nous approcher de la Table de communion. Mais nous pouvons rencontrer le Christ autrement, à travers nos frères et nos sœurs. Comme Jésus au Mont des oliviers, tournons-nous vers le Père, et n’oublions pas que ce qui nous unit, c’est l’espérance d’un matin où la Vie prend le dessus sur la mort.
Catherine Ulrich-Tapparel, coresponsable catholique de la Communauté œcuménique des personnes en situation de handicap et de leur famille
7 avril 2020
Crédit image: Centro Aletti