On a souvent tendance à associer méditation et bouddhisme ou hindouisme, méditation et « zen », en bref, cette pratique est intrinsèquement liée à l’Orient. La démocratisation de la pratique du yoga et des nouvelles techniques de relaxation participe à cette idée. On oublie trop souvent que méditation et prière sont intrinsèquement liées. Qu’en est-il en réalité ?
L’Église catholique romaine n’a pas attendu la découverte des civilisations d’Asie et de l’exportation vers l’Occident de leurs pratiques pour s’adonner à la méditation. Ce mot définit le fait de réfléchir à quelque chose, d’approfondir une pensée. L’origine étymologique vient du latin meditatio, qui désigne une pratique mentale ou spirituelle. Il s’agit souvent de porter son attention sur un objet de pensée, par exemple un principe philosophique, afin d’en approfondir le sens.
On peut ici se remémorer le film de Xavier Beauvois Des hommes et des Dieux, qui relate les derniers jours de 8 moines cisterciens qui vivent dans un monastère perché dans les montagnes du Maghreb dans les années 1990. Dans leur monastère, la vie des moines est rythmée par les prières ; celles-ci débutent à 4 heures du matin avec les Matines et prennent fin au coucher du soleil avec les Complies. La liturgie monastique comporte 7 périodes de prières et de recueillement. Cette activité méditative est nourrie spirituellement. On le voit clairement ici, la part de méditation dans la vie quotidienne des moines cisterciens fait plus que remplir leur journée, elle la rythme et conditionne leur rôle à l’écart du monde. Méditation et prière, n’est donc pas quelque chose de nouveau pour les catholiques.
La vie monastique ou celle des couvents pour les sœurs, favorisent pleinement cette notion de réflexion et de méditation spirituelle. Vivre dans un lieu clos, confronté à la privation et à une vie simple et austère n’a pour but que de développer la vie de l’esprit afin d’élever l’âme.
La densité des textes sacrés qui jalonnent la foi chrétienne, imposent une dimension spirituelle et méditative car comment ne pas s’interroger sur leur sens profond et la place qu’ils occupent ?
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En ce sens méditation et prière sont intrinsèquement liées et chaque ordre a établi ses règles : l’ordre du Carmel pratique l’oraison silencieuse, les moines orthodoxes la prière du cœur (hésychasme), le rosaire est une dévotion pour la méditation des mystères de Marie et Jésus, sans oublier les exercices spirituels développés par Ignace de Loyola, créateur de l’ordre des Jésuites.
La méditation chrétienne c’est la prière contemplative, une prière du silence qui permet de créer un contact avec Dieu. Se libérer des contraintes matérielles permet cette élévation et constitue un des préceptes de l’Église catholique romaine.
Il est ainsi bon de rappeler ces préceptes simples de prière, de méditation et de transcendance qui, parfois, peuvent confiner au mysticisme. L’histoire de la Chrétienté est pleine de ces ermites qui vivent en solitaires, de ces « soldats de Dieu » qui adoptent le rejet de tout matérialisme au profit d’une activité spirituelle intense visant à être le plus proche possible de Dieu.
Bien entendu, aujourd’hui, il n’est pas interdit de mélanger les genres et l’on assiste de plus en plus à une fusion des pratiques : prière & yoga sont actuellement très tendance et illustrent parfaitement cette ouverture.