Le Pape François nous invite à méditer sur le mystère de Noël. Dans son homélie de la messe de Noël en 2021, il a expliqué comment la grandeur de Dieu se révèle en réalité dans une petitesse extrême, celle d’un enfant couché dans une mangeoire.
En ce quatrième dimanche de l’Avent, nous vous proposons de méditer ensemble sur un texte du pape François. Ce texte montre combien Dieu accepte de s’abaisser pour montrer aux hommes son amour. Nous vous proposons aussi une belle prière de l’Avent. Aujourd’hui, à une semaine de Noël, les mots du pape peuvent nous aider à disposer nos cœurs à accueillir le mystère de Noël, en communion avec toute l’Eglise catholique.
« […] Tout est là : un enfant dans la pauvreté crue d’une mangeoire. Il n’y a plus de lumières, de splendeur, de chœurs angéliques. Seulement un enfant. Rien d’autre, comme l’avait prédit Isaïe : « Un enfant nous est né » (Is 9, 5).
L’Évangile insiste sur ce contraste. Il raconte la naissance de Jésus en commençant par César Auguste qui recense la terre entière : il montre le premier empereur dans sa grandeur. Mais, tout de suite après, il nous emmène à Bethléem, où il n’y a rien de grand : juste un pauvre enfant emmailloté, entouré de bergers. Et C’est là qu’est Dieu, dans la petitesse. Voici le message : Dieu ne chevauche pas dans la grandeur, mais descend dans la petitesse. La petitesse est la voie qu’il a choisie pour nous rejoindre, pour toucher notre cœur, pour nous sauver et nous ramener à ce qui compte. […]
Et nous – demandons-nous – savons-nous accueillir ce chemin de Dieu ? C’est le défi de Noël : Dieu se révèle, mais les hommes ne le comprennent pas. Il se fait petit aux yeux du monde et nous continuons à chercher la grandeur selon le monde, peut-être même parfois en son nom. Dieu s’abaisse et nous voulons monter sur un piédestal. Le Très-Haut indique l’humilité et nous voulons paraître. Dieu part à la recherche des bergers, des invisibles ; nous recherchons la visibilité, à nous faire voir. Jésus naît pour servir, et nous passons notre temps à courir après le succès. Dieu ne cherche pas la force et le pouvoir, il demande la tendresse et la petitesse intérieure.
Voilà ce que nous pouvons demander à Jésus pour Noël : la grâce de la petitesse. “Seigneur, apprends-nous à aimer la petitesse. Aidez-nous à comprendre que c’est la voie de la vraie grandeur”. Mais qu’est-ce que cela signifie, concrètement, accueillir la petitesse ? Tout d’abord, cela signifie croire que Dieu veut venir dans les petites choses de nos vies, il veut habiter les réalités quotidiennes, les gestes simples que nous accomplissons à la maison, en famille, à l’école, au travail. C’est dans nos vies ordinaires qu’il veut réaliser des choses extraordinaires. Et c’est un message de grande espérance : Jésus nous invite à valoriser et à redécouvrir les petites choses de la vie. S’il est là avec nous, que nous manque-t-il ? Laissons alors derrière nous les regrets de cette grandeur que nous n’avons pas. Renonçons aux plaintes et aux visages tristes, à l’avidité qui nous laisse insatisfaits !La petitesse, l’émerveillement de ce petit enfant : tel est le message. […]
Accueillir la petitesse signifie une chose de plus : étreindre Jésus dans les petits d’aujourd’hui. C’est-à-dire l’aimer dans les derniers, le servir dans les pauvres. Ce sont eux qui sont les plus semblables à Jésus, né pauvre. Et c’est en eux qu’il veut être honoré. […]
Regardons une fois encore la crèche et constatons que Jésus, à sa naissance, est entouré de petits, de pauvres. Ce sont les bergers. Ils étaient les plus simples, et ils ont été les plus proches du Seigneur. Ils l’ont trouvé parce qu’ils « vivaient dehors et passaient la nuit dans les champs pour garder leurs troupeaux » (Lc 2, 8). Ils étaient là pour travailler car ils étaient pauvres ; leur vie n’avait pas d’horaire mais dépendait du troupeau. Ils ne pouvaient pas vivre comme et où ils le voulaient, mais ils s’adaptaient aux besoins des brebis qu’ils gardaient. […]
Que Dieu nous accorde d’être une Église adoratrice, pauvre, fraternelle. Voilà l’essentiel. Retournons à Bethléem.
Il nous est bon d’y aller, dociles à l’Évangile de Noël qui présente la Sainte Famille, les bergers et les Mages : tout un peuple en chemin. Frères et sœurs, mettons-nous en route, car la vie est un pèlerinage. Levons-nous, réveillons-nous car cette nuit une lumière s’est levée. C’est une lumière douce qui nous rappelle que, dans notre petitesse, nous sommes des enfants bien-aimés, des fils de la lumière (cf. 1 Th 5, 5). Frères et sœurs, réjouissons-nous ensemble car personne n’éteindra jamais cette lumière, la lumière de Jésus qui depuis cette nuit brille dans le monde. »
Extrait de l’homélie du Pape François en la Solennité de la Nativité du Seigneur, 24.12.2021
Retrouvez le texte complet ici.
Photo : Antoine Mekary / Godong