En juin, une célébration œcuménique au Temple de Montbrillant a rendu hommage à l’engagement des catéchètes /catéchistes du canton de Genève. Organisée par le Centre Œcuménique de catéchèse, la célébration a permis de formuler un immense merci à toutes et tous les catéchises pour leur mission auprès des enfants, des jeunes, des plus grands aussi, rendue difficile par la pandémie.
« Surprise de la rencontre, la joie en célébrant ensemble, sérénité, ‘je veux donner mon amour et ma confiance’, fidélité de Dieu, partager, beauté, lâcher-prise, reconnaissance/gratitude, merci, … »
Voilà quelques mots offerts au terme de la célébration vécue au démarrage de ce mois de juin, au temple de Montbrillant. Que nous étions bien dans ce lieu accueillant, avec sa fraîcheur, son espace lumineux et ses carreaux de mille couleurs ! Nous, et qui donc ?
Cinq musiciens de l’Orchestre à Bulle, un projet de la région Plateau-Champagne de l’Eglise protestante de Genève – pour nous faire vibrer au son de la musique et d’interludes orchestré à merveille par Georgette Gribi.
Qui d’autre ? L’artiste Berna – venant de Fribourg pour relire nos échanges à coup de crayons sur les vagues, et de traits d’humour inspirés et inspirants.
D’autres encore ? Une équipe du COEC (Centre Œcuménique de catéchèse) – avec patience pour construire et vivre ensemble ce temps (presque) sans contre-temps. Mais pour qui donc ? Pour les catéchètes et catéchistes du canton – invités afin de leur offrir un espace de relecture, où déposer, accueillir la Parole et se ressourcer, pardi !
Car oui, l’année nous a fait grincer des dents à bien des égards. La mission auprès des enfants, des jeunes, des plus grands aussi, a été rendue difficile… Les efforts n’ont pas été ménagés.
Berna avait réalisé par quelques temps auparavant un carnet, le « Lectio-Fluctus« , pour aider tout un chacun à sortir des vagues successives du plus que fameux virus. Grâce à quelques questions dans ses pages, nous avons pris le temps de réfléchir, puis de nous offrir nos coups de gueules et de griffes.
Des petites scènes ont alors pris vie sous le rétro-projecteur et devant nos yeux écarquillés, dessinés à merveille, transfigurés, même, par les dons de dessinatrice de Berna. Face au stress, aux masques, à la distanciation sociale : besoin de liberté, de comprendre, de simplicité, de contacts humains, et de repos aussi…
Et puis, nous nous sommes mis à l’écoute de la Parole du Seigneur par le psaume 42 (41). Telles des biches assoiffées, nous avons médité cette soif – ah ! cette eau si vitale… se tourner vers Dieux… ce désir au fond du cœur…
Que penser des larmes ? – ah ! ces moments difficiles… cette consolation du Seigneur… Que voir donc dans les vagues – ah ! ces temps sidérants où nos certitudes et notre patience ont été mis à si rude épreuve… Pourquoi ne pas répondre à l’invitation du psaume et toujours plus nous ancrer dans la confiance en l’Emmanuel, Dieu avec nous ?
Enfin, bercés par le rythme des prières, des gestes aussi, des musiques, des dessins, du carnet, nous avons approfondi l’identification de nos besoins, de nos ressources, de nos envies pour cultiver nos élans de vie ! Les arts y ont tenu une bonne place, et ce fut l’occasion d’exprimer une vive reconnaissance pour la magnifique musique régalant nos oreilles ! Et également pour les dessins pleins d'(E)esprit apparaissant en deux temps trois mouvements dans la lumière chaude. Ou encore pour le visuel tout de bleu et d’eau revêtu… avec des rameaux par-ci par-là (tiens tiens… cela me rappelle quelque chose…).
La nature justement, a également été évoquée, avec ces mille splendeurs et trésors ! Les rencontres (en) vrai, et enfin, la joie d’être témoin d’enfants qui découvrent Dieu. Il s’agit là d’autant de lieux, d’espaces à se réapproprier pour respirer un air renouvelé, vivifié !
Alors oui, c’est avec une joie réelle, une joie profonde, que nous avons vécu ensemble cette célébration aux remous tout aussi doux qu’un bassin à bulles… Nous en ressortons avec le même sentiment de délassement, et notre reconnaissance exprimée rend compte des échanges offerts, et de notre confiance en Celui qui est « le salut de ma vie et mon Dieu » (Ps 42 (41)).
Finalement, aurions-nous pu vivre autrement cette rencontre qu’avec de telles (a)inspirations, alors que déjà en franchissant la porte du temple, la mosaïque de la Pentecôte du Chemin de Joie de Genève par Rupnik nous offrait ses flammes de paix et de joie ?
Fabienne Gigon, Service catholique de catéchèse pour le COEC, juin 2021
Image: COEC- célébration pour les catéchistes