Samedi 29 février, la cathédrale Saint-Pierre, temple de la Réforme accueillera à 18 h 30 une messe catholique présidée par l’abbé Pascal Desthieux, Vicaire épiscopal pour le canton de Genève. Il s’agit de la première messe catholique depuis près de 500 ans en ce lieu symbole du protestantisme genevois.
L’initiative d’une telle messe revient au Conseil de la paroisse protestante de Saint-Pierre, responsable de l’animation de ce lieu de culte. Elle a été accueillie favorablement par le Consistoire de l’Église protestante de Genève et par l’abbé Pascal Desthieux Vicaire épiscopal à Genève. Par ce geste, les deux Églises chrétiennes souhaitent « exprimer ensemble un témoignage évangélique porteur de fraternité et de paix au cœur de Genève ».
« Nous vivrons cette messe catholique dans la cathédrale avec joie et reconnaissance, mais sans aucun triomphalisme. Être accueillis à la cathédrale Saint-Pierre est un geste fort qui témoigne de nos bonnes relations, de notre action commune dans les aumôneries, et du climat de confiance entre Églises chrétiennes, bien loin des tensions d’autrefois », souligne l’abbé Desthieux.
Il ne s’agira pas d’une célébration œcuménique, mais bel est bien d’une messe et la question de l’hospitalité eucharistique au moment de la communion a suscité un grand intérêt. « Protestants et catholiques n’envisagent pas la communion de la même façon et le dialogue œcuménique continue sur cette question. Le 29 février notre intention n’est pas de nier nos différences ni de les souligner. Pour les catholiques, recevoir ensemble l’eucharistie est une déclaration de pleine communion, qui signifie par conséquent que le dialogue œcuménique, étant abouti, n’aurait plus de raison d’être. Il reste que dans une messe on ne demande pas leur confession aux personnes qui se présentent à la communion : on présuppose qu’elles croient que ce qu’elles reçoivent est le corps du Christ, ce qu’elles confirment en disant ‘Amen’ », rappelle l’abbé Desthieux.
Les préparatifs de la célébration battent leur plein. De nombreux prêtres, diacres, fidèles et paroisses du canton se sont mobilisés pour contribuer à la messe du 29 février. Particulièrement nombreux, les membres de chœurs qui animeront la célébration sous la direction de M. Philippe Fosserat, ou les bénévoles aux fourneaux pour la soupe de Carême qui sera offerte aux fidèles à l’issue de la messe et distribuée par les scouts du canton.
L’homélie sera prononcée par l’abbé genevois Marc Passera, président du Rassemblement des Églises et Communautés Chrétiennes de Genève (RECG). Cette association compte actuellement vingt-trois Églises et Communautés membres qui travaillent pour témoigner publiquement de leur foi dans la volonté du Christ sur l’unité de son Église et, là où cela est possible, donner une expression visible à la réalité œcuménique qu’elles vivent quotidiennement.
Célébrée la veille du premier dimanche de Carême, la célébration comportera le rite de la liturgie des cendres, avec une démarche pénitentielle « où nous demanderons pardon pour nos fautes contre l’Unité », fait valoir l’abbé Desthieux.
Les montants récoltés lors de la quête seront versés à la Fondation des Clés de Saint-Pierre qui gère la cathédrale, en signe de gratitude.
Lors de la liturgie de la Parole, les enfants seront invités à suivre une liturgie adaptée pour eux sur le thème du désert. Ils feront un petit bricolage avec une bible et une prière.
La cathédrale peut accueillir jusqu’à 1 200 personnes. Pour des raisons de sécurité, les portes devront être fermées une fois ce chiffre atteint. Une vidéo avec des extraits de la messe sera disponible sur le site de l’Église catholique romaine dès le lendemain. https://www.eglisecatholique-ge.ch/
Eglise catholique romaine – février 2020