C’est une évidence, en 2020, la pandémie et les fêtes pascales tombent en même temps. Nous ne l’avons ni choisi ni fixé, mais cette collision nous oblige à vivre Pâques autrement.
La liturgie et son calendrier a bien été pensé par des hommes (la dernière version date du Concile Vatican II) mais son aspect automatique et immuable symbolise que nous ne maitrisons pas l’irruption ni la présence de de Dieu ou du Christ dans nos vies. Ainsi, cette année, la coïncidence des dates nous révèle qu’au cœur de l’épreuve, qu’elle soit mondiale ou personnelle, Dieu est à nos côtés et cette présence fonde notre Espérance.
Nous avons toujours, pas seulement en temps de pandémie, à adapter nos célébrations à la situation vécue par la communauté rassemblée. L’Eglise a su (plus ou moins bien) inventer des ADAP (Assemblée dominicale en l’absence de Prêtre) lorsque cela s’impose. Elle doit, dans l’urgence découvrir les ADAF (Assemblée Dominicale en l’Absence de Fidèles) parce que cette réalité s’impose à nous. Comment, dans ces circonstances allons-nous réinventer le rite pour vivre autrement la dimension communautaire. Avec l’impossibilité de la communion eucharistique, comment allons-nous vivre la communion fraternelle ? C’est pour moi l’enjeu des jours que nous allons vivre.
Nous y célébrons toujours le passage de la mort à la vie. Fondamentalement, cette collision d’événements nous pousse au témoignage : au cœur de la tempête, l’Eglise, c’est-à-dire nous, vous et moi, avons à annoncer et à vivre la promesse pascale, et l’Espérance chrétienne : le Dieu de la vie est plus fort que la mort !
C’est ce que j’ai tenté de faire, à mon échelle, en partageant dans les propositions qui foisonnent sur Internet celles qui me parlent et pourraient convenir aux différentes communautés auxquelles j’appartiens. Et maintenant il me reste à vivre cette expérience inédite : fêter Pâques chez moi tout en restant en Communion avec les communautés et toute l’Eglise.
François Fontana, avril 2020