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Abbé Arbez

PORTRAIT DE CHEZ NOUS : ABBÉ ARBEZ, UNE VOCATION QUI CONTINUE

« C’est une vocation qui continue ». À 78 ans, l’abbé Alain René Arbez est un retraité très actif., un prêtre engagé. Comme d’autres confrères à la retraite, il s’est rendu disponible pour rendre service : « pour moi, on est prêtre jusqu’au dernier souffle. Je ne vois pas l’Église comme une entreprise, que l’on quitte à l’âge de la retraite », affirme celui qui en juin dernier a célébré les 50 ans de son sacerdoce. Entretien.

Quelles raisons motivent la poursuite de votre engagement au-delà de l’âge de la retraite ? 

J’aime les personnes et les engagements pastoraux et je n’envisageais pas un arrêt brutal de mon ministère. J’ai donc préféré une continuité, allégée bien sûr, en raison de l’âge et de la santé, affaiblie par un traitement contre un cancer. Je dirais même que mon engagement fait partie de la thérapie. Le fait d’être en contact avec les personnes et à l’écoute des souffrances et des espérances des uns et des autres m’aide à aller de l’avant. Le plus important est néanmoins de continuer à apporter un appui aux confrères, et notamment aux abbés Claude Doctoreanu et Olivier Humbert qui m’ont succédé quand je leur ai remis les manettes de l’Unité pastorale (UP) Nations-Saint-Jean, en 2019.

Comment se traduit cet engagement ?

Chaque semaine, je rencontre des personnes pour des accompagnements individuels, des familles en deuil, je célèbre la messe du mardi, avec le café qui suit, des messes du week-end et je participe souvent à des réunions avec mes confrères. Mais je suis libre de mes choix, je n’ai pas les responsabilités d’avant et j’ai un rythme qui me permet de respirer et de ménager mon corps et ma fatigue. Quand j’ai remis mon mandat à l’évêque, j’ai toutefois gardé deux mandats, passionnants et importants pour moi : celui de juge à l’officialité, qui se traduit par des contacts avec des témoins pour enregistrer leur déposition, et celui de membre de la Commission de dialogue judéo-catholique.

Dans ce cadre, je participe à des rencontres, je propose des réflexions bibliques de vulgarisation, envoyées par courrier et publiées sur un site internet dont je reste le chroniqueur religieux. Depuis ma jeunesse et mon séjour en Israël, le dialogue judéo-chrétien a été un peu la ligne directrice de ma spiritualité. 

Selon une étude de l’Institut de sociologie pastorale (SPI), l’âge moyen des prêtres ne cesse d’augmenter en Suisse, avec en parallèle une baisse de leur effectif. Dans quelle mesure le manque de prêtres a joué un rôle dans votre décision de rester au service de l’Église ?

Oui, il y a un manque de prêtres et les vocations sont en déclin, mais rester au service de l’Église correspond plus à une vocation profonde. Ce déclin n’est pas universel. Le Nigeria, par exemple, où la prêtrise est une promotion sociale croule sous les vocations. Ici en Occident, c’est différent. Les vocations se perçoivent en effet à travers le prisme de la société, or nous sommes ici dans une société qui privilégie l’émotion du moment, marquée par la prévalence de la philosophie de l’instant et c’est pour ça que nous avons beaucoup de difficulté à trouver des engagements durables. Un jeune qui se pose la question de répondre à un appel, il va être influencé par ce contexte. Mais il ne suffit pas de mettre des prêtres partout. 

J’ai toujours travaillé avec les laïcs en estimant qu’ils ne sont pas là pour soutenir les prêtres, c’est le prêtre qui est là pour soutenir les laïcs. Quand j’étais archiprêtre de Chêne et Thônex, nous avons créé l’UP de La Seymaz et j’ai fait venir une laïque. Elle était associée à l’équipe pastorale, partie prenante et active dans les décisions. Je ne pense pas que le rôle des baptisés et des prêtres soit interchangeable, mais je ne suis pas opposé au fait que des laïcs assument plus de tâches. La suppléance a un sens, ce qui compte est de pouvoir transmettre la présence de Dieu à travers des gestes et des paroles. Une suppléance est donc possible et souhaitable si nécessaire. Ainsi s’il y a des prêtres qui peuvent encore assumer des tâches sacramentelles, je pense qu’ils ont la priorité. 

Aujourd’hui on parle beaucoup du célibat du prêtre. Est-ce un facteur qui a favorisé la poursuite de votre engagement professionnel au service de l’Église.  Et que pensez-vous du célibat ?

J’ai toujours vécu le célibat comme une disponibilité. Pour rester fidèle à ses engagements, il faut faire des choix et savoir ce que l’on veut. C’est une question de fidélité. Il faut réfléchir avant pas pendant l’engagement. Le célibat pour Dieu n’a pas été inventé par les chrétiens, il est plus ancien. Au XIe siècle, l’Église a reformulé en termes juridiques une tradition déjà existante longtemps auparavant pour clarifier le statut des clercs et des laïcs et mettre en valeur le mariage sacramentel et l’engagement sacramentel, en rappelant les règles pour chacun. 

La société laïque dénigre le célibat. Pour ma part je ne serai pas opposé à l’ordination d’hommes mariés, comme dans l’Église orientale, mais à condition qu’ils ne soient pas la majorité et que le mariage précède l’engagement sacerdotal.

Quelle évolution de l’Église et de la foi avez-vous observée durant vos 50 ans de sacerdoce ?

Un changement énorme. Je ne suis pas lefebvriste ! Je pense néanmoins qu’il y a eu un usage discutable de Vatican II, que je ne conteste pas et que j’estime nécessaire, mais il y eut des interprétations trop libérales et fantaisistes en particulier en ce qui concerne la liturgie. Je m’interroge pourquoi les messes traditionnelles attirent autant de personnes. Je ne suis pas pour les messes en latin, et surtout pas pour l’idéologie qui se cache derrière, ce qui m’intéresse est d’observer le sens du sacré qui est présent dans ces messes et que nous avons un peu perdu. La messe n’est pas une animation ! 

Au niveau des fidèles, il y a une nouvelle répartition des cartes. Les personnes ont arrêté d’aller à la messe par devoir, celles qui continuent à le faire se posent des questions de fond, surtout les personnes plus âgées. Pour les jeunes c’est plus difficile. Ils baignent dans un magma où toutes les religions et les croyances se valent et ont du mal à percevoir toute la richesse et le trésor que représente la tradition judéo-chrétienne. Ils cherchent ailleurs. L’Église est aujourd’hui travaillée par des forces idéologiques qui peuvent lui nuire considérablement dans la durée : d’un côté les traditionalistes crispés et de l’autre les progressistes déchaînés. Mais je ne suis pas pessimiste ! (Sba)

 

 BIO EXPRESS

Issu d’une famille non religieuse, Alain René Arbez accomplit des études conclues par une Maîtrise en Théologie et gagne en 1970 le prix d’un concours biblique international qui lui vaut un séjour d’études en Israël.
1972 : il est ordonné prêtre (28 ans). Il devient aumônier d’étudiants et acquiert une formation d’éducateur social. Après un stage au Québec, il crée un foyer d’accueil à Genève pour jeunes et adultes en crise. Il est prêtre-éducateur durant 10 ans et formateur à l’École Sociale.
1989 : Directeur du Foyer St-Justin Genève durant 5 ans (étudiants étrangers en formation universitaire), il est aussi animateur d’un mini réseau d’entraide pour soins et médicaments à Madagascar.
1995 : Curé de Chêne et Thônex durant 15 ans. Parallèlement, aumônier la prison de Champ-Dollon durant 5 ans.
2000 : Membre du comité national œcuménique des aumôneries de prison à Berne.
2004 : Archiprêtre sur toute la rive gauche du Lac et membre du Conseil pastoral cantonal durant 7 ans.
Depuis 1995, actif dans le dialogue judéo-chrétien, membre de la commission nationale mixte juifs-catholiques depuis 2013.
Depuis 2008, juge à l’Officialité diocésaine.
2010 : Curé de Saint-Nicolas-de-Flue et Saint-Hippolyte durant 10 ans, mais reste prêtre en appui à l’UP Nations-Saint-Jean.
2019 : il accède au statut de retraité.
Au cours de son ministère, l’abbé Arbez a réalisé de centaines d’émissions œcuméniques (Radio-Cité). Il a été également chroniqueur religieux en ligne et dans la Tribune de Genève.

Texte paru dans le Courrier pastoral n° 9 2022

Tags : #Portrait
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