L’abbé Alain-René Arbez nous aide à comprendre le vrai sens de la quête lors des messes au moment de l’offertoire.
Beaucoup de chrétiens, y compris des pratiquants réguliers, comprennent mal le sens de la quête au cours de la messe, et au moment de l’offertoire, ils voient arriver le panier comme un intrus. Comme si une sorte de mendicité venait les solliciter…
Or la quête (ou collecte) fait, depuis toujours, partie intégrante de la célébration, car elle recueille et rassemble la participation de chacun à l’offertoire de l’eucharistie. Le geste montre qu’il s’agit de la célébration d’une communauté !
Si nous lisons l’apôtre Paul, nous constatons qu’il a organisé la collecte chaque fois qu’il se déplaçait de communauté en communauté. C’était la pratique juive de la « tsedaka », inspirée par le souci de l’équité entre tous. Ce partage était initialement relié à la foi des premiers disciples de Jésus ressuscité, dans le but de soutenir solidairement l’action de la communauté. Les Actes des Apôtres soulignent le fait que fidèles à la fraction du Pain et à l’écoute de la Parole, les disciples avaient à cœur de mettre leurs biens en commun, c’est-à-dire de participer aux besoins des autres.
« Que chacun de vous, le premier jour de la semaine, mette de côté ce qu’il pourra, selon sa prospérité, afin que l’on n’attende pas mon arrivée pour recueillir les dons » (1Cor 16.2)
Il s’agit donc bien là non pas d’une routine, mais d’un acte réfléchi effectué à la fois pour Dieu et pour les autres.
Cette démarche des premières générations de croyants fait apparaître le caractère dérisoire des quelques centimes que déposent encore trop souvent certains participants dans le panier de la quête, comme pour se libérer d’une corvée…
Rappelons précisément à ce propos l’avertissement biblique sur l’intention du donateur : « Je ne présenterai pas à l’Eternel mon Dieu des offrandes qui ne me coûtent rien ! » (2 S 23.23)
En effet, lors de l’eucharistie, on s’offre surtout soi-même à Dieu, avec ce que l’on est, avec ses ressources, conscient que tout vient de lui et va à lui. De ce fait, c’est à chaque célébration eucharistique que la quête devrait trouver sa dimension d’offertoire librement assumé dans la foi et dans la charité, avec le désir conscient et volontaire de contribuer aux multiples besoins de la communauté, laquelle est organisée au service de tous, et qui a besoin de moyens pour assumer ses multiples tâches.
Abbé Alain René Arbez
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