Fini de fouiller ses poches à la recherche de pièces à glisser dans le panier de la quête. Fin janvier 2018, la paroisse Saint-François-de-Sales propose à ses ouailles de dégainer leurs smartphones durant la messe…mais pour faire un don. Une année s’est écoulée depuis la proposition innovante de récolter les dons à l’aide de l’application La Quête.
Même si certains paroissiens ne voient toujours pas d’un très bon œil de sortir son téléphone portable durant la messe, Grégory de Foy, trésorier de la paroisse, dresse un bilan plutôt encourageant. « En 2018, dix pour cent des revenus de quêtes ont été versés par le biais de l’application », et la tendance est en augmentation puisque en ce début 2019, l’application enregistre des dons en hausse. Ces derniers ont doublé depuis le début de l’année avec un don moyen de vingt francs alors qu’il n’était qu’à dix-sept l’année précédente. Une vingtaine de familles utilise déjà l’application de manière régulière pour verser les deniers du culte. Le bilan a de quoi réjouir le jeune trésorier. Il explique tout de même que le processus prendra encore un peu de temps avant qu’il ne soit adopté de manière naturelle. « Les gens n’ont pas toujours envie de changer leurs habitudes, mais on remarque qu’ils continuent à utiliser l’application pour la quête une fois installée».
Cette application a été un moyen offert aux paroissiens pour rendre leurs dons plus faciles, mais pas uniquement. « Nous avons aussi amorcé un réel dialogue avec les paroissiens sur l’état des finances de la paroisse », clarifie Grégory de Foy. Il ajoute, « parler d’argent reste souvent un tabou et cette application nous a donné l’opportunité d’aborder ce sujet ouvertement ». Aujourd’hui, outre la quête via smartphone, la paroisse propose aussi de faire des dons par le biais d’un module online permettant d’utiliser une carte de crédit. « Cette révolution numérique a vraiment facilité l’accès aux dons. En plus, les donateurs peuvent, comme avec le traditionnel panier, rester totalement anonymes », avance le trésorier de Saint-François-de-Sales. Pour ceux, au contraire, ne sollicitant pas l’anonymat, il est possible de déduire de la déclaration fiscale l’obole faite à la paroisse. « Cette nouveauté a donné une réelle impulsion à la récolte de dons. »
Le numérique s’avère donc être un excellent moyen de diversifier les sources de dons. Pour l’heure, Grégory de Foy estime que la paroisse s’en tiendra à l’utilisation de l’application et du module de dons online. Les paniers numériques ou les bornes de paiement sans contact au fond de l’église ne sont pas encore d’actualité. « Nous sommes moins attirés par l’idée. Ces systèmes sont plus lourds en infrastructures et surtout plus gourmands en frais de fonctionnement », estime le trésorier. Le Bitcoin, quant à lui, n’est pas près de franchir le seuil de la paroisse Saint-François-de-Sales. D’ailleurs, le jeune homme sourit à cette évocation et lance, « je ne suis pas certain que cela soit le moyen privilégié pour faire des dons ». Même à l’ère du numérique, une monnaie réelle est peut-être toujours préférable à une consoeur virtuelle.
Myriam Bettens
Pionnière en Suisse romande, la paroisse Saint-François-de-Sales s’est appuyée sur une application développée par une start-up française. L’application La Quête, disponible en version Androïd ou Iphones compte déjà trente-quatre diocèses et plus de 5’000 paroisses à son actif.
En Suisse, l’application intéresse d’autres paroisses mais demande plus de temps pour s’implanter. A la différence de la France ou la totalité des dons sont gérés par le diocèse, chaque église romande doit faire une demande d’adhésion individuelle destinée à la récolte de ses propres dons.