Chaque année, le jour du 6 octobre, est célébrée en Suisse la Fête du Rosaire de la Vierge Marie. Le rosaire est l’une des dévotions des fidèles depuis le XIIIe siècle, depuis 1208 exactement, lorsque Notre-Dame apparaît à Saint Dominique de Guzman, fondateur de l’ordre des prêtres dominicains, et lui demande d’instituer la pratique de chapelet et de la faire connaître au monde entier.
Suite à la réouverture de l’église du Sacré-Cœur en juin dernier, la prière du Rosaire a repris en ce lieu.
Nous avons rencontré Roxanna et Ricardo, deux fidèles de la prière du Rosaire, pour en témoigner. La prière a lieu tous les jours, sauf le lundi, à 18h25, dans l’église du Sacré-Cœur en langue espagnole. Les fidèles peuvent ensuite enchaîner avec la messe de la communauté hispanophone, célébrée à 19h00.
La statue de la Vierge Marie dans l’église du Sacré-Cœur est la même que celle présente avant l’incendie du 19 juillet 2018, elle a simplement été repeinte lors de la rénovation. Avant l’incendie, la statue de la Vierge se situait à l’entrée de l’église en entrant à gauche ; elle se trouve désormais au fond de l’église, sur la droite de l’olivier.
Roxanna est d’origine péruvienne et Ricardo vient de l’Équateur. Roxanna a rejoint le groupe de prière du Rosaire en 2022, soit deux ans avant la réouverture du Sacré-Cœur. C’est l’énergie qui se dégageait des personnes réunies en prière dans l’église Saint Martin à Onex, où avait déménagé la communauté hispanophone durant les travaux au Sacré-Cœur, qui a incité Roxanna à rejoindre le groupe. Ricardo et sa femme font partie du groupe de prière depuis le début. À l’origine, seulement 4 ou 5 personnes étaient présentes tous les soirs. Avant 2018, la prière du chapelet avait lieu uniquement le dimanche.
Le groupe de prière est ouvert à toutes et tous, sans obligation de présence quotidienne. Les membres du groupe prient pour la perte d’un proche, un malade, un parent. Ricardo décrit le groupe comme « très soudé ».
La majorité des fidèles priant le rosaire sont des habitués qui viennent tous les jours, originaires d’Espagne et d’Amérique du Sud principalement. Le groupe de prière permet aux personnes âgées, isolées, de ne pas rester seules et de maintenir un lien social.
Pour les personnes immigrées à Genève, ce groupe de prière est important. Les nouveaux arrivants viennent ici chercher un morceau de leur culture. Et pour ceux pour qui il y a encore la barrière de la langue, c’est un réconfort de pouvoir prier dans leur langue maternelle. Des dames âgées originaires d’Espagne se sont d’ailleurs liées d’amitié grâce au groupe de prière, à force de se croiser tous les soirs. Elles demandent maintenant des nouvelles les unes des autres sur leurs familles respectives.
La période du Covid a été très triste et douloureuse pour ceux dont les parents sont restés au pays. De nombreuses messes des défunts se sont déroulées à l’autre bout du monde, sans que les proches restés à Genève ne puissent être sur place. Le groupe de prière a ainsi permis de « recréer une petite famille » loin des leurs. « Même quand on se sent bien, on remercie lors du Rosaire. » Ricardo est en effet très reconnaissant à la Suisse pour lui permettre de pouvoir aider ses parents en Équateur.
Le groupe de prière permet de réconforter les personnes en dehors du travail et de la vie quotidienne. Ricardo indique qu’il y a un temps pour la famille, le sport, le travail et la prière du Rosaire. « Il faut se libérer du temps pour venir au Rosaire. » « Il y a quelque chose qui nous manque si nous ne venons pas à la prière du Rosaire. »
La dévotion se ressent à travers la prière du chapelet.
SD&C
Horaires de la prière du Rosaire : tous les jours sauf le lundi de 18h25 à 18h55 à l’église du Sacré-Cœur, Boulevard Georges-Favon 25bis, 1204 Genève.