La Saint-Nicolas, traditionnellement fêtée la veille du 6 décembre, revêt une importance particulière à Fribourg, puisque cette ville est sous le patronage de ce grand saint, et lui rend hommage le premier weekend de décembre. Chaque année, une personne déguisée en saint Nicolas défile dans les rues. Cette année, du 1er au 3 décembre, la Saint-Nicolas a eu lieu sous une pluie de flocons ajoutant une touche magique à l’événement.
Les habitants de Fribourg ne manqueraient sous aucun prétexte cette fête si importante à leurs yeux. La Saint-Nicolas est bien plus qu’une simple fête pour les habitants de Fribourg. C’est un événement ancré dans leur cœur, une tradition qu’ils chérissent et qu’ils transmettent de génération en génération. Les festivités du premier week-end de décembre incluent le cortège, le marché, des animations pour les enfants, des concerts, la distribution de biscômes et le discours de saint Nicolas depuis le balcon de la Cathédrale.
A l’approche de l’hiver 1906, un groupe d’étudiants du Collège Saint-Michel ressentit l’envie de faire revivre l’antique tradition de la Saint-Nicolas. Ils se préparent dans le plus grand secret, pensant organiser une farce et redoutant que la Direction du Collège ne la trouve pas à son goût. Contrairement à leur crainte, un immense succès couronna leur initiative. Comme ils étaient élèves de la sixième classe du Gymnase, appelée «Classe de rhétorique», cette classe-là fut traditionnellement, puis officiellement, chargée d’organiser la manifestation. Depuis lors, la fête s’est régulièrement déroulée, hormis quelques exceptions durant les premières années et durant la 2e Guerre mondiale. Elle a pris un caractère officiel et solennel pour les étudiants du Collège Saint-Michel et pour toute la population fribourgeoise.
Durant le cortège de la Saint-Nicolas, 8’000 biscômes sont distribués. Le miel et les épices sont les ingrédients qui donnent vie chaque année à cette spécialité.
Chaque année, une carte nommée « La carte de St-Nicolas » est créée par un ou une élève des classes de 2ème et 3ème année de St-Michel. Cette carte est imprimée à raison de 16’000 exemplaires et est vendue pour la bonne cause. Depuis le lancement de l’opération, soit en 1916, le produit de la vente de ces cartes a permis de soutenir bon nombre d’associations locales liées à l’enfance malheureuse. Une collection « virtuelle » est à admirer sur le site de son concepteur (http://www.cartes-saint-nicolas.ch/).
Dès la tombée de la nuit, vers 17h, saint Nicolas, paré de blanc et de sa mitre, quitte le Collège St-Michel, monté sur son âne Balou. Escorté par les pères fouettards et toute sa troupe, il salue sur son passage ses fidèles visiteurs, bénit la foule, fait la part belle aux enfants en leur distribuant les fameux biscômes de la Saint-Nicolas et il avance vers la Cathédrale au son des chœurs St-Michel, des Marmousets, des Enchanteurs, des Fifres et de la Fanfare du Collège St-Michel. Du haut de sa terrasse, il s’adresse à la foule réunie dans un discours inspiré des événements de l’année écoulée.
Au terme de son parcours, saint Nicolas adresse au peuple de Fribourg venu le célébrer, un discours moralisateur inspiré des événements de l’année écoulée. saint Nicolas, du haut du balcon de la cathédrale éponyme, s’adresse aux « enfants » mais son discours s’inspire de manière parfois satirique des événements de l’année qui s’achève. Il s’exprime dans les deux langues de la ville que sont le français et l’allemand. Une foule immense amassée devant le parvis de la cathédrale vient l’acclamer chaque premier samedi de décembre pour son discours qui a lieu aux alentours des 18h15.
Une messe a suivi le discours dans la Cathédrale à partir de 18h30 et la relique fut présentée aux fidèles à la fin, à savoir le bras de Saint Nicolas de Myre, patron de l’église. Elle avait été ramenée de Rome à l’abbaye d’Hauterive au début du XVe siècle mais les autorités fribourgeoises souhaitaient vivement qu’elle leur fut remise. Ils intervinrent auprès du Pape Jules II qui, en 1505, ordonna qu’elle leur fut remise, ce qui fut fait l’année suivante. Un reliquaire en forme de bras, exécuté aux alentours de 1514, en argent, renferme depuis lors l’humérus du saint évêque. Le socle, qui porte les armes du donateur Hans Furno, chancelier du duché de Savoie, a été renouvelé en 1758. Ce bras-reliquaire est présent dans les armes du Chapitre collégial de St-Nicolas.
Bonne fête de la Saint-Nicolas à toutes et tous !