La Saint-Valentin est l’occasion de célébrer l’amour !
Choyée des uns, honnie ou ignorée par d’autres, la fête des amoureux reste pour les couples une opportunité bienvenue de délaisser la routine et s’accorder un temps spécial ; elle offre une occasion de manifester l’amour porté à l’autre par des paroles et des gestes particuliers, pourquoi pas teintés de poésie et de romantisme.
L’amour au sein d’un couple s’exprime et se nourrit aussi dans la sexualité. L’Eglise ne dit pas le contraire, en dépit des nombreux préjugés à cet égard !
Certes, l’histoire du christianisme a été marquée par des discours dans lesquels le corps, opposé à l’esprit, était perçu comme source de péché et de tentation.
L’accent posé par l’enseignement catholique sur la virginité avant le mariage, le devoir de procréation ou le rejet de la contraception ont forgé l’image d’une Église hostile à la sexualité et méprisant le plaisir charnel. Pourtant, le message de l’Église sur la sexualité ne se limite pas à un catalogue rébarbatif de prescriptions morales et d’interdits.
« Dieu lui-même a créé la sexualité qui est un don merveilleux fait à ses créatures », affirme sans détour le pape François dans l’exhortation apostolique Amoris Laetitia.
De fait, la sexualité qui unit les conjoints n’est ni un acte « purement biologique » ni un mal que l’Église tolérerait dans la seule perspective d’une nécessaire procréation.
Dans ses catéchèses sur la théologie du corps humain, le pape Jean-Paul II enseignait en effet que la sexualité « est non seulement une source de fécondité et de procréation », mais qu’elle comprend également « la capacité d’exprimer l’amour : cet amour dans lequel précisément l’homme-personne devient don ».
Pour l’Église, l’union sexuelle, vécue de manière humaine et sanctifiée par le sacrement, est un chemin de croissance , dans lequel la sexualité atteint sa vraie dimension dans l’amour qui est don total de soi à l’autre. C’est dans ce don qu’elle est source de joie et de plaisir pour les époux.
La sexualité n’a pas pour finalité la satisfaction personnelle ni le divertissement. « Elle est un langage interpersonnel où l’autre est pris au sérieux, avec sa valeur sacrée et inviolable », explique le pape François. Ni la soumission, ni la domination, ni la possession égoïste n’ont de place dans ces rapports.
Le rejet des « déviations » ne doit pas conduire à déprécier ou négliger la sexualité et de l’érotisme. L’érotisme peut apparaître comme une « manifestation spécifiquement humaine de la sexualité », souligne François dans son exhortation sur la joie de l’amour.
« L’érotisme le plus sain, même s’il est lié à la recherche du plaisir, suppose l’émerveillement, et pour cette raison il peut humaniser les pulsions ».
Par conséquent, écrit le pape, « nous ne pouvons considérer en aucune façon la dimension érotique de l’amour comme un mal permis ou comme un poids à tolérer pour le bien de la famille, mais comme un don de Dieu qui embellit la rencontre des époux ». Étant une passion sublimée par un amour qui admire la dignité de l’autre, elle conduit à être « une pleine et authentique affirmation de l’amour », poursuit le Saint-Père.
Pour l’Eglise, la sexualité participe dès lors à la croissance de l’amour conjugal, dans le respect et l’accueil réciproques.
La joie de l’amour est cependant exigeante et demande à être cultivée.
L’amour n’est pas seulement un magnifique sentiment, il est une action. Il doit se comprendre dans le sens du verbe ‘‘aimer’’ en hébreu, ‘‘faire le bien’’.
En dépit de son côté commercial, la fête des amoureux est une piqûre de rappel de l’importance de nourrir activement le lien affectif. « Vivre ensemble est un art, un cheminement patient, beau et fascinant », enseigne le pape aux fiancés. Un cheminement de chaque jour qui a ses règles. Elles expriment le respect. Le pape les résume en trois petits mots : s’il te plaît, merci et pardon.
Pourquoi ne pas formuler une bonne résolution de la Saint Valentin et s’engage à les utiliser aussi souvent que possible ?
Bonne Saint Valentin à toutes et à tous !
SD&C, février 2020
Image: Priscilla-du-Preez-Unsplash