Les Saints de glace sont une période climatologique qui a lieu chaque année les 11, 12 et 13 mai, correspondant aux fêtes traditionnelles de Saint-Mamert, Saint-Pancrace et Saint-Servais. Ces saints ont été choisis en raison de leur proximité avec cette période de gelées nocturnes, couramment appelée lune rousse. Les dictons associés à chaque saint sont souvent cités pour aider les jardiniers à protéger leurs cultures. Bien que les dates des saints célébrés aient changé au fil du temps, les dates des Saints de glace sont restées les mêmes. Au Concile de 1960, l’Eglise catholique a banni ces croyances populaires, les remplaçant par d’autres saints dans le calendrier. Les trois saints de glace n’ont rien fait durant leur vie qui justifie leur appellation, mais ils ont acquis cette renommée grâce à l’imagination populaire.
Ainsi le 11 mai, a-t-on coutume d’entendre :« Le premier saint de glace souvent, tu en gardes la trace ». Le 12 mai, « saint Pancrace souvent apporte la glace » Et enfin le 13 mai : « Avant saint Servais point d’été, après saint Servais plus de gelée ». Le 14 mai, nous fêtons la Saint-Mathias. Voici le dicton du jour : « Saint Mathias casse la glace. Mais s’il n’en trouve pas, il faut bien qu’il en fasse. ». Ils ont la réputation d’amener la froidure en plein milieu du joli mois de mai – le phénomène de gelée nocturne à cette époque étant communément appelé lune rousse –, d’où le surnom qui leur fut infligé mais que leur existence ne justifie en rien. Ce refroidissement est craint car les cultures sont alors en pleine maturation. Au fil des siècles il est normal de constater qu’une évolution se produisit en conséquence logique de la mutation des sociétés, le calendrier en a fait de même et les prénoms évoluèrent. Lors du Concile de 1960, l’Eglise catholique les a bannis du calendrier, estimant que ces croyances populaires donnaient lieu à des réminiscences païennes. Ils sont désormais remplacés par Sainte-Estelle, Saint-Achille, Sainte-Rolande et Saint-Matthias. L’actuel calendrier romain est apparu le 25 juillet 1960 par l’Eglise Catholique sous l’ordre du pape Jean XXIII, de plus un seul saint par jour n’est fêté.
Le premier saint de glace saint-Mamert, est un ancien archevêque de vienne né au Vème siècle. Ce dont on est sûr c’est qu’il devint prêtre un demi-siècle avant le baptême de Clovis et toute sa vie dans l’Église se déroula durant les invasions des barbares. Évêque de Vienne vers 463, il était présent quand les Burgondes s’installèrent dans la vallée du Rhône, répandant l’arianisme en même temps que les Wisigoths de Toulouse. Mais il est surtout célèbre pour avoir institué la prière des « Rogations » vers 470 à la suite de plusieurs tremblements de terre, inondations et sécheresses. Il imagina de faire trois jours de suite de processions dans les champs, des supplications publiques avec jeûne, juste avant la fête de l’Ascension pour demander l’aide de Dieu et l’éloignement des calamités. Les malheurs de la Gaule, en ce temps-là, rendirent fréquente l’occasion de ces prières publiques qui assemblaient dans un vœu commun des foules nombreuses. Le pape Léon III rendit les Rogations obligatoires dans toute l’Église au 9e siècle. Il serait mort vers 477. Son sarcophage, retrouvé dans les années 1860 est conservé dans l’ancienne église Saint-Pierre de Vienne (en Isère, France), aujourd’hui musée archéologique Saint-Pierre. Saint Mamert a laissé le souvenir d’un bon pasteur, homme pieux, volontaire et soucieux des besoins de ses ouailles, même les plus élémentaires.
Le second Saint, est un saint légionnaire catholique. Dès le jour du saint Pancrace, il est de coutume d’effectuer la neuvaine du bonheur. À partir du 12 mai les chrétiens s’accoutumaient d’exercices de piétée et de prières neuf jours durant. De nombreuses Eglises sont fondées sous son nom, le village de villar-saint-pancrace est également connu sous son appellation (Commune française située région Provence-Alpes-Côte d’Azur situé la banlieue de Briançon). Pour certains fidèles, Saint pancrace était un jeune garçon de Rome martyrisé, il était riche mais avait fait la guerre. Il était très jeune et protégeait les enfants. Il avait quatorze ans lorsque sévit la persécution de Dioclétien, empereur romain ayant régné de 284 à 305. Ses reliques sont vénérées à la basilique San Pancrazio, à Rome, Italie, érigée en son honneur en 604, tricentenaire de son martyr. Dès le temps de Grégoire de Tours (6e siècle), il est vénéré en France. Son culte devint très vite populaire. Saint Pancrace incarne l’innocence et la foi de l’enfance. Son nom est issu du grec ancien et signifie « le tout puissant ». Saint Pancrace est le patron, des enfants, des adolescents et des gens de bonne foi.
Le troisième saint, est Servais de Tongres. Né en l’an 300 après J.-C. En Arménie et mort en 384, épargné par celle-ci pour avoir prêché la vérité de l’évangile, Saint Servais fut le premier évêque du diocèse de Tongres en Belgique. Souvent baigné d’une pluie de larme il aurait fréquemment réclamé au bon Dieu que les Huns n’envahissent pas son territoire. Or la Gaule était vouée à être accaparée. Le Seigneur avait irrévocablement assigné que le pays serait ravagé par la plus terrible tempête. Serviatus, a toujours été appelé saint de neige à cause du miracle opéré à son tombeau. Très célèbre se sont au total 19 Églises et une ville qui porte son nom. La principale manifestation du culte de saint Servais se déroule à Maastricht tous les sept ans depuis 1359, du 9 au 23 juillet.
Nous avons résumé succinctement l’histoire des trois saints de glace. On voit qu’ils n’ont rien fait, durant leur existence, qui les désigne à ce titre. C’est le hasard qui les a ainsi gratifiés d’une renommée imprévue, en dépit de leur admirable ferveur et malgré leur zèle qui est tout autre. L’imagination populaire a réponse à tout. S’Il fait froid au milieu du joli mois de mai. Alors, elle dit : ‘‘Ce sont les saints de glace ! ‘’. Les météorologistes répondent : ‘‘C’est la lune rousse ! ‘’.
Ce fut un homme bien ingénieux et prompt à conclure que celui qui le premier, un jour de mai, imagina d’appeler saints de glace l’ancien archevêque de Vienne, l’ancien évêque de Tongres et le neveu du vieillard Denis.