Coincée entre Halloween et le Jour de Commémoration des défunts, le 2 novembre, la fête de la Toussaint est souvent assimilée dans nos esprits et nos traditions culturelles à la mort et à ceux qui nous ont précédés en Dieu, ce qui occulte parfois la dynamique de cette célébration.
La Toussaint nous rappelle que nous sommes tous appelés à vivre de la Sainteté que Dieu dépose en nous, dès notre baptême. Comme un chemin à prendre si l’on suit les bonnes indications. Cet appel à la sainteté, est un thème qui est cher au cœur du Pape François, il l’a notamment développé dans l’exhortation « Gaudete et Exultate » (2018).
La tradition catholique a toujours porté en exemple des personnes qui ont suivi Jésus d’une manière admirable, soit en donnant leur vie pour annoncer sa Parole, son Amour ou sa Résurrection, soit en inventant de nouveaux chemins pour témoigner et rendre concrète la foi que Dieu met en l’humanité. Toutes ces personnes sont des Saints et des Saintes qui marchent devant nous, comme un Grand peuple qui demeure au Ciel avec Dieu et veillent sur nous.
La vie de chaque saint nous apprend à vivre dans la volonté de Dieu et à suivre Jésus-Christ.
Être saint n’est pas un acquis ni un effort ; être saint c’est une réponse. Être saint c’est accepter de se mettre en marche pour répondre à Dieu qui nous appelle. A la Toussaint, Dieu nous indique la direction à donner à notre vie : direction l’Amour. C’est comme si cette fête était un panneau d’orientation.
Mais la manière dont Dieu nous demande d’aimer est différente de l’amour avec de jolis coeurs, des bisous et des chagrins. L’Amour que Dieu attend de nous ne choisit pas qui aimer ni comment aimer. Il s’agit simplement d’aimer, de donner son attention, sa présence et ses encouragements à chaque personne que l’on rencontre.
Déjà dans le Premier Testament, le Seigneur, par Moïse, dit « Soyez saints, car moi, le Seigneur votre Dieu, je suis saint. Chacun de vous respectera sa mère et son père, et observera mes commandements. Je suis le Seigneur votre Dieu ». (Lévitique 10,1-3).
J’aime l’universalité de cet appel : qui que nous soyons, ancien ou enfant, super croyant ou hésitant, engagé ou timoré, tous nous avons à être saint, parce que le Seigneur notre Créateur est saint et qu’il nous a faits à son image. La dignité qui nous est révélée dans ce verset est d’une puissance inouïe ! Il ne s’agit pas de faire des choses extraordinaires, ni de chercher à être un super héros. Non, il s’agit de vivre, tout simplement.
Jésus dans le récit des Béatitudes formulera cet appel en quelques audaces : « Vas-y, vis la douceur, console ceux qui en ont besoin, bats-toi pour la justice, cherche à construire la paix, ose pardonner, répands la pureté de l’Amour que Dieu dépose en toi, partage ce que tu as ! ».
Alors, allons-y ! Célébrons cet appel à l’Amour que Dieu nous donne et mettons-nous en route ! l’appel à la Sainteté n’est pas au-dessus de nos forces, il ne s’agit pas de faire des choses extraordinaires ni de chercher à être parfait. Non, il s’agit de vivre d’Amour, comme disait la petite Thérèse, vivre en cherchant à aimer, du mieux possible, tout simplement, dans nos familles, à l’école, à la place de jeux, dans les magasins : partout, chercher à aimer comme Dieu nous aime.
Alors oui les fêtes du 1 et du 2 novembre sont liées, mais n’oublions pas de célébrer notre « réorientation » personnelle, dignité de notre condition d’être « orienté à la Sainteté » ! Bonne fête à chacun.
Anne-Claire Rivollet
Responsable de la pastorale des familles Genève
31 octobre 2020
Crédit image:©DR